Solidarité - SPAI de retour de sa 33ème mission.

Publié le 07 mars 2011

Comme après chacune des missions qu’il accompagne, l’adjudant José Tumméo, président de l’association SPAI nous a fait parvenir le journal de bord de sa dernière mission menée à Lujan de Cuyo en Argentine.

Photo de groupe pour les stagiaires argentins.

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Vendredi 4 février.

Arrivée à l’aéroport de Mendoza. Nous sommes soulagés car nous amenons dans nos bagages du matériel de secours routier lourd et encombrant (plus de 50 kg). Reste que toute marchandise qui entre sur le territoire Argentin et soumis à taxe et autorisation.

Notre image auprès de la population nous sauve une fois encore. Après quelques explications, les douaniers nous laissent passer......

Nos amis sont au rendez vous. Nous partons de suite dans un hôtel, à moins de 10 mn à pied du cuartel (caserne).

Samedi 5 février.

Départ vers 8h30 pour une visite de la ville. Lujan est une agglomération de 180.000 personnes, collée à celle de Mendoza qui est une des plus grandes villes du pays avec presque deux millions d’habitants.

Cette banlieue populaire assure aux pompiers locaux un travail quotidien en terme d’accidents de la circulation et autres incendies.

De plus, leur secteur d’intervention est immense car proche de la Cordillère des Andes. Ils ont sous leur juridiction la route de montagne qui relie Mendoza à Santiago du Chili par laquelle transitent chaque jour environ 300 poids lourds. D’où la nécessité de disposer enfin d’un matériel adapté aux secours en ravins et en secours routiers.

Dimanche 6 février.

Tourisme au programme. Nous partons pour le mirador de l’Aconcagua , petit sentier touristique au pied de la vallée de ce lieu mythique, connu par les alpinistes du monde entier (voir même les Andinistes car nous sommes dans les Andes !!!!!)

Nous faisons quelques pas pour admirer le plus haut sommet de ce magnifique continent qui culmine à presque 7000 mètres et s’élève devant nous enneigé. L’idée nous traverse un instant l’esprit. Son ascension nous tente mais cette idée reste dans nos têtes à l’état de rêve..... tout du moins pour l’instant.

En soirée retour à la caserne pour prendre un repas avec nos collègues ? Nous en profitons pour découvrir les 5 véhicules destinés à la formation de secours routiers. Le stage s’annonce bien car » la matière première » est au rendez vous-même si quelques véhicules légers sont un peu dépouillées (en Argentine comme ailleurs, tout se vend !).

Lundi 7 février.

Les choses sérieuses commencent. La journée est dédiée à la vérification et aux essais de tout le matériel apporté et à celle leurs outils de désincarcération.

La formation de secours routier s’étant décidée tardivement, nous n’avons pu amener que le strict nécessaire à la formation. Nous utiliserons leur groupe hydraulique pour découper...

Tout le monde s’active. Démarrage de tous les outils, vérification des niveaux et répartition des matériels nous occupent toute la matinée.

L’après-midi, nous nous répartissons les tâches, le GMP (groupe en milieu périlleux) part en reconnaissance afin de trouver des sites de manœuvres adaptés à la formation pour le groupe de secours routier. Nous faisons une révision générale de tous les points qui seront abordés durant la semaine, pour que les deux nouveaux membres (Jeremy et Mickaël) se sentent à l’aise avant de commencer. Nous nous rendons aussi dans une scierie pour découper de nombreuses pièces de bois qui nous serviront à réaliser correctement le calage des véhicules à découper.

En soirée, pendant que le groupe des "jeunes" défend l’honneur de la France sur le terrain de foot, José et Fred participent à une réunion avec Ricardo, le commandant de la caserne et un de ces seconds, Cristian.

Ils nous présentent un power point réalisé par leurs soins (et traduit en Français), sur le fonctionnement de leur corps et leurs statistiques d’interventions (plus de 50 pour cent d’accidents de la route...)

Cette réunion est touchante. Ils parlent avec leur cœur et nous confient leur grande surprise lors de la réception du véhicule GMP et du matériel. Surpris par cette « opulence », ils sont à la fois fiers et émus d’autant d’attentions à leur égard. L’esprit SPAI est une fois encore présent sur la mission. Ces émotions partagées nous confortent dans nos convictions.

Mardi 8 février.

Dés 8 h, nous sommes tous réunis dans la salle de cours pour l’ouverture du stage.

José se charge de la partie protocolaire. Tout le monde est attentif : horaires, contenu des deux stages, principe d’assiduité totale ; tous les points sont passés en revue.
- Le groupe SR (secours routier) reste dans la salle pour traiter les premiers chapitres sur l’ordinateur. Nous disposons de bons supports pédagogiques traduits en espagnol qui nous permettent une explication claire et une visualisation simple des divers points abordés.
- Le groupe GMP (groupe milieu périlleux) quant à lui, procède à la présentation de tous les matériels puis s’attache à l’apprentissage de tous les nœuds, base incontournable de la formation.

Après un pause repas d’une heure, le groupe Secours routier se rend sur le terrain afin de mettre en pratique toutes les techniques de balisage vues le matin. Nous disposons d’une zone industrielle abandonnée, sans circulation, parfait terrain de jeu pour appliquer l’ensemble de cas concrets. Mais un orage vient mettre fin à la séance. Retour à la caserne.

Jusqu’à 18h ; nous restons en salle et abordons les différentes techniques de relevage et d’immobilisation à l’aide du matelas coquille. Ce thème est toujours bien accueilli par les pompiers d’Amérique du Sud, quelque soit le pays, car formés sur le système américain, ils ne disposent que de plans durs et n’ont aucun moyen de conditionner la victime d’une manière efficace et confortable durant la phase de transport. Pourtant, l’état des routes imposerait sans peine la multiplication de l’usage de ce matelas.

Alors que les stagiaires regagnent leur famille, une deuxième journée commence pour nous, Manu en tête. Nous réparons un groupe hydraulique de désincarcération quelque peu récalcitrant et effectuons la maintenance de quelques autres matériels. Vers 23h, nous partageons avec les personnels de garde un repas bien mérité.

Mercredi 9 février.

Après un petit déjeuner copieux, les deux groupes se séparent.
- le GMP part sur le terrain pour la journée.
- le SR se rend sur un terrain vague proche de la caserne où se trouve stockées les cinq voitures nécessaires aux exercices d’application.

Le GMP essaie le mât de déport. Entièrement imaginé et conçu par José et Manu, il permet, lors d’un secours en ravin, de descendre une barquette et une équipe de secouristes et surtout de remonter les victimes dans des délais les plus brefs.

Après la théorie, le second groupe met en pratique l’ensemble des techniques de coupe, exercice là encore perturbé par un orage. Décision est alors prise de transporter une voiture à la caserne afin de s’affranchir des conditions météo.

Seule ombre au tableau, et pas des moindres, nous n’avons ni remorque, ni grue......Une nouvelle fois « l’union fera la force ».

Pour les deux groupes, cette journée fut essentielle et se termina par un match de foot Argentine France, élément incontournable lors de nos missions. Comme presque toujours, même sans Laurent Blanc, la France s’est une nouvelle fois imposée.

Jeudi 10 février

Cette journée commence de manière intense. A peine arrivés à la caserne que la sirène retentit pour une intervention.

Comme à chaque fois au sein du groupe, on se "dispute" pour savoir qui va partir avec eux. Trois d’entre nous ont ce privilège.

Brice, Eric et Mickaël ont la bonne surprise de voir nos hôtes mettre en pratique les techniques de relevage travaillés la veille.

Ce dernier point est primordial. Depuis la création de SPAI, nous ne cessons de remarquer l’immense faculté des pompiers d’Amérique du Sud à écouter, reproduire et automatiser toutes les techniques qui sont les nôtres.

Comme d’habitude les deux groupes sont séparés. Mais le thème de la journée est identique : mettre en place des cas concrets et laisser les pompiers de Lujan se "dépatouiller" sans intervenir.

Une fois encore, une fois de plus, nous sommes épatés par leurs capacités d’analyse et de synthèse.

La journée n’est pas terminée pour autant. Les formateurs du groupe Secours routier ont concocté pour la soirée une manœuvre d’ensemble qui sera effectuée de nuit, en l’absence de visibilité.

Ils ont la pression au départ de la caserne : un détachement de la gendarmerie locale vient assister à l’exercice. La simulation est totale. Une fausse alerte téléphonique est passée. Nous voilà partis. Je me répète sans doute mais nous restons tous "scotchés" (même les formateurs du GMP) par le résultat obtenu. Moins de 30 minutes seront nécessaires à la sortie de la victime, le tout dans l’ordre et le calme.

Vendredi 11 février.

Nous préparons tous le matériel pour une dernière manœuvre. Cette fois, les deux groupes devront collaborer étroitement. Nous simulerons un accident de voiture sur une route de montagne. Une victime sera incarcérée, l’autre éjectée dans le ravin.

Nous sommes prêts lorsque l’alarme retentit. Un accident, bien réel celui là, vient de se produire à proximité de la caserne. Le véhicule de secours part sans attendre. Nous le suivons peu de temps après. Sur les lieux, la scène est terrible. On dénombre quatre victimes dont deux sont incarcérées. L’intervention se déroule malgré tout sans trop de problèmes. Nous n’intervenons que ponctuellement pour ne pas gêner leur organisation. Nous pouvons alors mesurer le travail accompli, dans la mesure où les pompiers composant l’équipe de désincarcération ne faisait pas partie du groupe SR. Ils ont donc travaillé avec leurs anciennes techniques.

Malgré tout, ce contre temps n’affecte pas le programme et nous partons sur le site comme prévu. Les deux groupes font preuve d’un professionnalisme sans faille chacun dans leur domaine. La manœuvre est un succès.

Après notre départ, toute la difficulté résidera dans le fait qu’il faudra aux pompiers de Lujan de Cuyo se former entre eux afin que tout l’effectif soit rapidement compétent dans les deux domaines abordés durant notre séjour.

De retour à la caserne, après une courte sieste, nous mangeons tous ensemble un asado somptueux arrosé de bonnes bouteilles de vin du cru.

Tout le monde est fatigué mais heureux. Le repas permet de mesurer aisément l’amitié qui unit désormais SPAI et les pompiers de Lujan qui nous aurons vraiment surpris par leurs qualités humaines et le plaisir qu’ils avaient à apprendre sans cesse.

C’est sans doute ma raison pour laquelle cette la 33 ème mission restera dans nos mémoire est prendra une place de choix dans nos cœurs...

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