Chronique d'Histoire : Commandant Pierre PALAIS, inspecteur des services incendie, il y a un siècle
Publié le 26 mars 2025

Pour cette chronique, je vous propose un bond dans le passé d’un siècle, à quelques jours près.
Retournons donc, à ce 13 mars 1925 où Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes Ange fait notifier au capitaine Pierre PALAIS qu’il vient d’être nommé Inspecteur départemental du service des Sapeurs-pompiers des Alpes-Maritimes et promu au grade de chef de bataillon (commandant ndla).
Lorsqu’il est nommé, Pierre PALAIS commande la compagnie de Cannes depuis plus d’un quart de siècle. Notre homme âgé de 63 ans exerce la profession de « receveur-buraliste ».
A cette époque, la fonction d’Inspecteur départemental consiste à veiller à l’organisation des compagnies ou subdivisions et assurer le contrôle des corps. Interlocuteur privilégié du Préfet, l’Inspecteur conseille les élus et autorités car rappelons-le, les sapeurs-pompiers sont alors communaux.
Dans nos Alpes-Maritimes, il n’existe alors que quelques corps situés à Antibes, Beaulieu, Cagnes, Cannes, Grasse, Le Cannet, Menton, Nice et Vence. En tout, quelques 280 pompiers… Il est vrai que les vides occasionnés par le premier conflit mondial sont loin d’être comblés. Certaines unités disposent d’autopompes, d’autres n’ont qu’une unique camionnette tractant la motopompe et ailleurs, seules des pompes à bras dotent les subdivisions.
Source : Archives Sdis 06
| Le commandant Pierre PALAIS |
Né le 19 juillet 1862 à Roanne, Pierre PALAIS est d’abord un militaire. Engagé volontaire à 18 ans, caporal en 1883, sergent en 1884, adjudant en 1891, c’est dans un régiment de Zouaves qu’il réalise sa carrière en Algérie avant d’être libéré le 1er mars 1894 et revenir en métropole, titulaire de la Médaille militaire. Devenu officier de réserve, il prend le commandement de la compagnie des Sapeurs-pompiers de Cannes en novembre 1899.
Source : Adjudant-Chef Airenti
Sous son commandement, le corps de pompiers cannois évolue et se motorise. A une époque où nos sapeurs-pompiers ne sont pas encore vraiment impliqués dans le secours à victime, Cannes dispose déjà d’une « voiture-ambulance ».
Pour le soutien aux membres du corps, une « société de secours mutuel et de retraite » voit le jour en 1901.
Dans une note adressée au préfet le 31 mars 1911, Monsieur HAUPETIT-FOURICHON, sous-préfet de Grasse évoque « un corps aussi sérieusement organisé et aussi remarquablement dirigé ».
Source : Archives Sdis 06
Un véhicule de lutte contre l’incendie est mis en service dès 1910 et l’action comme l’organisation des sapeurs-pompiers cannois sont souvent citées dans la presse locale : feux de forêts de 1901 ou 1923 avec ses 3 morts à Mandelieu, incendie du dépôt de tramway en mars 1924, etc.
Source : Adjudant-Chef Airenti
Bien que plus que cinquantenaire, Pierre PALAIS avait été rappelé à l’activité durant le premier conflit mondial, et ce, dès août 1914, en qualité de capitaine au 114ème régiment d’infanterie territoriale. Sa conduite lui valut d’être cité à l’ordre de l’Armée.
Chevalier de la Légion d’Honneur, titulaire d’une médaille de sauvetage et de bien d’autres décorations tant françaises qu’étrangères, le Commandant PALAIS va assurer durant plus de 3 années la fonction d’inspecteur des services d’incendie de nos Alpes-Maritimes avant de s’éteindre à Cannes en décembre 1928.
Et les lignes de sa citation à l’ordre de l’Armée obtenue durant la Grande-Guerre, pourraient aussi, je pense, résumer sa vie de sapeur-pompier…
« Commande parfaitement son unité depuis le début de la campagne et ne cesse de faire preuve de belles qualités de bravoure et de sang-froid »
Alain BERTOLO
25 mars 2025

Cette page d’histoire d’avril 2025 nous ramène dans le passé de quelques 150 années.

