Chronique d'histoire : La poursuite d'une histoire de pompier résistant

Publié le 20 novembre 2024

Le 10 mai 2021, vous pouviez découvrir via nos « moments d’histoire » du site du SDIS, mes lignes d’hommage à Joseph PASSERON, sapeur-pompier maralpin, résistant, mort en déportation le 20 avril 1945 et dont une rue de Nice porte le nom.

 

Plan de travail 1 

 

Aujourd’hui… la classe de cadets de la sécurité civile du collège Carnot de Grasse travaille sur l’histoire de ce pompier qui reçut la Médaille militaire et la Croix de guerre à titre posthume pour son engagement au service de la liberté.

 Pour étayer leurs travaux, je souhaite revenir sur la valeur d’engagement dans notre corporation de ce pompier qui sera nommé « sapeur-chef » le 1er janvier 1945 alors que loin d’ici, il était interné à Dachau.

Le journal officiel de la République Française du 21 juin 1939 précise l’attribution d’une mention honorable récompensant les « faits de sauvetage accomplis dans les eaux maritimes ». Il est loisible d’y lire :  

Passeron Joseph 26 ans sapeur-pompier à Nice et Rosso Joseph sapeur-pompier à Nice "ont fait preuve de dévouement et d'initiative le 14 février 1939 en se portant au secours de deux personnes dont l'embarcation avait chaviré au large de l'hôpital des Anglais à Nice ; ont réussi, non sans peine, à les sauver"

 

Je veux aussi vous faire partager un ordre du jour de la compagnie de pompiers de Nice.

Il relate une action conduite un jour d’inondation, en ces temps où le fleuve Paillon n’était pas encore couvert et qu’une photo, certes, postérieure d’une vingtaine d’années à l’action de notre pompier peut vous permettre d’imaginer.

 

Plan de travail 2

 

Ordre du jour n°326 du 4 mars 1944 « avec une très grande satisfaction, le chef de corps porte à l’ordre du jour et à la connaissance de la compagnie la belle conduite dont vient de faire preuve le sapeur Passeron Joseph. Ce sapeur n’étant pas de service passait en vélo le 28 février 1944 sur le boulevard Risso à hauteur de la clinique Sainte Croix ayant entendu que quelqu’un était emporté par les tourbillons tumultueux du Paillon grossi par les pluies, enjamba le parapet après avoir retiré sa veste et de roche en roche courut vers l’endroit où deux petits bras seuls émergeaient de l’eau. (il s’agissait d’un garçonnet de 6 ans). Ne perdant pas un instant le sapeur voyant le courant redoubler d’intensité se mit à l’eau et malgré la gêne causée par ses habits nagea vers la petite victime qui se trouvait à une vingtaine de mètres de lui. Nageant avec vigueur, il réussit à atteindre l’enfant qu’il prit par la taille et continua à nager vers la berge. Dès qu’il eut pris pied sur la rive, le sapeur déposa l’enfant inanimé à terre et se mit à pratiquer la méthode Schaeffer, après quelques instants l’enfant revenait à la vie. Traversant le lit du Paillon, le sapeur alla remettre à sa mère, le garçonnet, qui sans son intervention aurait été emporté à la mer. Ce sauvetage s’est effectué sous le regard angoissé d’une centaine de personnes. Après ce bel exploit, le capitaine Maria, commandant la compagnie, est heureux de féliciter le sauveteur de son esprit de dévouement et de la réussite de ramener à la vie ce petit être voué à une mort certaine. Sa conduite a été signalée aux pouvoirs publics et espère qu’une suite favorable viendra couronner ces efforts destinés à la sauvegarde de la vie de tous les concitoyens. »

 

Deux mois et quelques jours après son combat pour la vie, Joseph PASSERON entamait le long calvaire qui allait le conduire à la mort.

 

Aujourd’hui, le Monument aux Morts de la cour du centre de secours de Magnan porte, gravé dans la Pierre, les Noms de pompiers, Morts au feu, en service commandé ou Morts pour la Patrie.

 

Il y avait deux autres plaques… retrouvées bien ternies dans le sous-sol de la caserne au milieu des années 2000… Les plaques disposées à la caserne Hancy en 1920 et 1946, rappelant les Noms des camarades de la compagnie niçoise tombés pour la Patrie au cours des deux conflits mondiaux, et qu’un fouilleur d’histoire recherchait discrètement.

 

Les volontés du colonel BAUTHEAC, Directeur, et du lieutenant-colonel CAVALIER alors chef du groupement Sud permirent leur restauration. Elles retrouvèrent la lumière… et dans le couloir menant à la salle d’honneur, elles sont là… pour la mémoire des hommes…

 

Plan de travail 3

 

Alors, saluons l’engagement en 2024 d’Aalae, Amine, Anna, Chloé, Emily, Emma, Enzo, Fabio, Iliam, Imran, Jacem, Léna, Madyson, Mathieu, Mélyssa, Mohamed, Muslim, Naïssa, Néo, Nolhan, Océane, Safia, Samy, Sofia, Wennbe-Kelly.

Ces cadettes et cadets de la sécurité civile, qui avec leurs enseignants et encadrement poursuivent l’histoire.

 

Une histoire de devoir…

           … de devoir de mémoire.

 

                               Alain Bertolo

                         19 novembre 2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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