Chronique d'Histoire : Le Capitaine Paul ODDON : Chef de Corps d’Antibes en 1944
Publié le 02 octobre 2024
Petit bon de 80 ans en arrière pour un hommage à l’un des nôtres, disparu. Aujourd’hui nous allons saluer la mémoire du lieutenant Paul ODDON, chef de corps d’Antibes durant le second conflit mondial.
De cet homme, rentré comme sergent à la subdivision lors de sa création en 1924, son chef, le capitaine Francis ORENGO, écrivait en 1927 « S’est toujours montré actif et dévoué - a une bonne tenue - très discipliné - peut faire un bon officier de Sapeurs-pompiers ».
Source : archives SDIS 06
De cet homme, rentré comme sergent à la subdivision lors de sa création en 1924, son chef, le capitaine Francis ORENGO, écrivait en 1927 « S’est toujours montré actif et dévoué - a une bonne tenue - très discipliné - peut faire un bon officier de Sapeurs-pompiers ».
Je choisis de débuter notre hommage par un courrier de septembre 1944 adressé au Préfet par le comité de libération d’Antibes qui demande la promotion au grade supérieur du lieutenant ODDON.
Dans ces lignes, il est loisible de découvrir « cet officier, par son esprit de décision, de discipline, ses qualités de commandant, a fait de son corps, une formation d’élite qui a rendu les plus grands services dans les tragiques évènements de la libération de la ville d’Antibes ».
Le lieutenant ODDON est promu capitaine le 4 décembre 1944.
A travers l’une de précédentes chroniques, vous aviez pu découvrir l’engagement des pompiers antibois durant cette guerre. Aux missions de secours et de défense passive s’en étaient rajoutées d’autres pour soulager et soutenir : transport du lait pour les nourrissons, accompagnement des donneurs de sang, participation au transport du ravitaillement et des matériels et même l’assistance aux réfugiés.
Source : archives SDIS 06
L’image du « chef » dans cette difficile période était bien là… et j’en livre deux exemples : A un officier supérieur de la défense passive qui s’étonnait de la « maladresse » des SP lors de l’enlèvement d’un projectile non éclaté, notre officier, laconique, avait simplement répondu « cette histoire est de la pure fantaisie » … Proche de ses pompiers, il avait sollicité de la ville « une soupe gratuite, 3 fois par jour, au personnel du service de permanence du corps de sapeurs-pompiers »
Paul Jean Hyppolyte ODDON, né le 8 mai 1900 à Antibes avait pris le commandement du Corps en 1941. Notre Homme, ancien employé de banque avait aussi un passé militaire : maréchal des Logis-Chef du 9ème régiment de hussards, il avait participé à la campagne d’occupation de la Rhénanie-Rhur en 1920.
Sous-lieutenant en 1927, lieutenant en août 1932, Paul ODDON a largement participé à l’évolution du corps d’Antibes jusqu’à sa retraite en 1963.
Source : lieutenant Imbert
Ce pionnier de la première heure lors de la renaissance du Corps d’Antibes en 1924 était titulaire de nombreuses décorations soulignant un parcours exceptionnel : Chevalier de la Légion d’Honneur, Honneur des Sapeurs-Pompiers avec rosette, éducation physique, Dévouement national, Défense passive, Commémorative 39/45. Cet inspecteur départemental adjoint avait aussi présidé notre Union départementale.
Paul ODDON va décéder 9 jours après la passation de commandement du 13 octobre 1963 avec son successeur le capitaine André HENRY. Ironie du destin, il ne saura pas qu’en date du 22 octobre, il venait d’être promu commandant honoraire.
Source : archives SDIS 06
A ses obsèques, Monsieur DELEPLANQUE, Sous-préfet de Grasse, soulignera « J’ai eu l’occasion de le juger sur des faits et sur son travail lors des graves incendies de forêt de Biot et d’Antibes. Le capitaine ODDON avait un sens du devoir poussé à l’extrême qu’il n’a cessé de manifester tout au long de sa carrière tout en restant un homme très humain au rayonnement réconfortant ».
Et en ce 23 octobre 1963… Aux pompiers, aux Autorités, s’était jointe une foule nombreuse…
Celle des Antibois voulant hommage à l’un des grands serviteurs de la cité : le capitaine Paul ODDON.
Alain Bertolo
2 octobre 2024