Chronique d'Histoire : Un 15 août 1944 chez les pompiers d’Antibes
Publié le 28 août 2024
Le 15 août 1944 débutait le débarquement des armées alliées en Provence. Ces troupes allaient permettre la libération de nombreuses cités de notre département.
C’est à travers les lignes de la main-courante du Corps d’Antibes, heureusement préservée, que je vous invite à vivre ce 15 août 1944 rythmé, dès 4 h 12, par le mugissement des sirènes de la défense passive qui sonnent l’alerte pour danger aérien. La fin d’alerte résonne à 6 h 20 avant une nouvelle alerte à 6 h40.
A 7 h 20, le side-car du corps, piloté par le sapeur GERIA emporte le lieutenant ODDON, chef de Corps pour une reconnaissance sur Juan-les-Pins : la fin d’alerte n’est pas sonnée et, vraisemblablement, seuls nos pompiers et les militaires Allemands circulent dans les rues désertes.
7 h 40 : sonnerie de fin d’alerte mais il ne s’écoule que 5 minutes avant que l’alarme retentisse à nouveau.
8 h 00 : l’ambulance part pour transporter un blessé par éclat d’obus vers l’hôpital de la Fontonne.
Source : lieutenant Imbert
Précieusement conservé, le message téléphoné de la Kommandantur nous éclaire sur l’ambiance en ville… « tout accès et circulation voie publique sont interdits. Les cinémas, cafés, bars, restaurants, lieux publics, etc… doivent immédiatement fermer. Seuls sont autorisés à circuler la police, les pompiers, la gendarmerie et la défense passive urbaine avec ordre de mission, les médecins et sages femmes. »
Source : sp Antibes
Les missions s’enchainent : à 9 h 50, le sapeur BONO part avec le camion Berliet assurer le transport du lait pour les enfants en bas-âge.
A 10 h 05, conduite par le sapeur RAMI, l’ambulance transporte des donneurs de sang vers l’hôpital. Elle repart aux entrepôts frigorifiques d’Antibes pour récupérer des barres de glace et les ramener vers le centre hospitalier. Le véhicule rentre à 11 h25, juste avant une nouvelle alerte à midi.
Nouveau départ de l’ambulance à 14 h 10, cette fois, c’est un médecin blessé par un éclat à la jambe gauche qui est transporté vers l’hôpital.
En pleine alerte, à 16 h 10, s’effectue une reconnaissance au chemin de Vallauris, à 17 h 15, le side-car part récupérer monsieur le Maire, qui après un passage à la caserne VAUBAN, se rend à la Kommandantur.
Source : lieutenant Imbert
A 18 h 15, la camionnette BERLIET transporte du matériel route de Grasse, à son retour à 18 h 45, nous sommes toujours en pleine alerte.
A 19 h, nouvelle mission pour la défense passive : « remettre un ordre de service urgent aux chefs des secteurs ».
Enfin, à 21 h, c’est pour un nouveau secours à victime que démarre l’ambulance.
… Le lendemain, nos pompiers sont sollicités pour une nouvelle mission…
Source : sp Antibes
Alors, imaginons nos deux pompiers, développant l’échelle à coulisse pour décrocher ce parachute…
… N’apportait-il pas un symbolique message ?
Celui d’un vent de liberté prochaine qui commençait à souffler !
Alain BERTOLO
28 août 2024