Chronique d'histoire : Journée mondiale des bâtiments et des sites

Publié le 18 avril 2024

Ce 18 avril se déroule la journée mondiale des bâtiments et des sites, nous allons donc la relier à une histoire de pompiers maralpins, il y un peu plus d’un siècle.

Partons donc dans notre Préfecture. Cet ancien palais ducal puis royal des souverains de la maison de Savoie, inauguré par Charles-Emmanuel Ier en 1613, pillé par les troupes françaises lors de l’invasion du Comté de Nice en 1792, transformé en hôpital militaire jusqu’en 1798 et qui retrouve son rôle régalien en 1814. Embelli au fil des siècles, notre bâtiment devient officiellement préfecture en 1860 et accueille Napoléon III en septembre de cette même année. Là, réside le Général DE GAULLE, en 1960, lors des cérémonies du centenaire du rattachement de Nice à la France et l’Union Européenne y signe le « traité de Nice », le 26 février 2001.

 

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 Crédit photo :  banque d’image Alamy

Nous voici dans une belle nuit d’été de 1921, il est 3 h 15 ce 30 juillet, et un passant voit fumées et flammes s’échapper du toit de la préfecture.

Il court donner l’alerte au poste d’incendie voisin, alors situé sur le quai des Etats-Unis et quelques minutes plus tard, un premier détachement de pompiers arrive, rapidement rejoint par les renforts venus du poste central de la rue Hancy.

 

Plan de travail 2Source : musée des Sp de Lyon

 

La presse souligne « de longues flammes jaillissaient du toit et d’une fenêtre située sur la terrasse supérieure de l’aile droite du bâtiment ». Commandés par le capitaine POULLAN et le lieutenant MARIA, les pompiers attaquent le sinistre, qu’un écroulement de planchers sur 3 étages, aggrave. Au plus fort du sinistre, l’explosion d’une paroi de verre blesse deux sauveteurs rapidement secourus par le docteur DE ALBERTI, médecin du corps.

L’extinction dure jusqu’à 5 h 30 du matin et les opérations de déblai se poursuivent durant deux journées au cours desquelles la chute d’un pan de mur lézardé blesse deux autres pompiers. L’un d’eux, victime d’un enfoncement de cage thoracique reste hospitalisé de longs jours, recevant, à son chevet, la visite du Préfet.

Estimées par l’architecte départemental à 140 000 francs, les pertes concernent, outre le bâtiment, des tableaux, meubles, tentures et les travaux de réparation impliquent l’installation provisoire du logement du préfet dans une villa, louée à Saint-Jean-Cap-Ferrat.

Dès le 6 août, un poste d’incendie, assuré par deux pompiers est installé en préfecture, et dans sa lettre publiée dans le « Petit-Niçois » du 3 août 1921 le Préfet Armand BERNARD souligne « Avec un sang-froid admirable et une technique impeccable, ces braves ont su maîtriser un incendie qui pouvait devenir très grave, et je vous prie d’être auprès de tous, officiers, gradés et sapeurs, l’interprète de ma vive reconnaissance et de tous mes remerciements. »

 

3 Crédit photo: wikipédia

Alors, je vais oser profiter de cette journée des bâtiments et des sites, pour rappeler que, partout dans le monde, c’est parfois aux pompiers que l’on doit de pouvoir continuer de contempler de magnifiques édifices. 

 Alain Bertolo

                                                                                                         15 avril 2024

 

 

 

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