Chronique d'Histoire : Devoir de mémoire
Publié le 15 novembre 2023

Nous venons de commémorer l’armistice du 11 novembre 1918, fin du premier conflit mondial, période de notre histoire corporative où 25 à 30 000 sapeurs-pompiers, appelés sous les Drapeaux, tombèrent pour la Patrie.
Alors, pour lutter contre l’oubli, allons, ensemble, à la rencontre de l’un d’eux.
Eugène SERRI nait à Valabres, ce petit hameau de la commune de Roure qui domine la vallée de la Tinée, reconstruit après avoir été dévasté par les flammes, à l’exception de son église, en 1866.
Un hameau, aujourd’hui, déserté des hommes, mais toujours préservé au cœur de notre Mercantour, avec son gros bâtiment d’école, son petit cimetière accolé à l’église et sa dizaine de maisons de pierre.
Source : JG Bouillon - Com SDIS06
Né le 18 aout 1874, Eugène SERRI, part de ses montagnes pour rejoindre notre frange littorale et devient sapeur-pompier à Cannes. Bon élément, il est sapeur de première classe.
Commandée par le capitaine Pierre PALAIS, la compagnie de pompiers de Cannes est, alors, installée dans l’immeuble du palais de justice inauguré en 1903.
Son règlement de service, révisé le 13 juillet 1909, fixe un effectif règlementaire à 54 hommes mais comme partout en France, la mobilisation pour la Grande-Guerre rappelle, dans ses armées, bon nombre de sapeurs-pompiers.
En 1915, il reste 11 hommes à la compagnie cannoise de sapeurs-pompiers.
Source : Service Com SDIS06
Au moment de la déclaration de guerre, en 1914, Eugène SERRI a 40 ans, c’est donc dans un régiment de l’infanterie territoriale, le 114ème, constitué du 2 au 7 août 1914, qu’il est affecté comme soldat.
Dès le 31 août 1914, 250 hommes du régiment reçoivent l’ordre de rejoindre le Maroc, pour remplacer les « jeunes unités » rappelées pour combattre en France.
Malade du paludisme, Eugène SERRI, y décède le 17 septembre 1914.
Sa veuve reçoit, le 2 octobre 1914, la somme de 221,40 francs : cotisations de ses camarades pompiers actifs comme vétérans, allocation de la caisse de secours mutuel du corps et allocation maternelle pour la naissance du petit Léon Charles, fils de notre pompier.
Source : Mémoire des Hommes - Ministère de la Défense
Source : ADC Michel Airenti
Et, peut-être, sur ce cliché, parmi ces hommes qui vous regardent, se trouvent quelques-uns des sept pompiers cannois qui ne survivront pas à la Grande-Guerre.
Pour ce 11 novembre, je souhaitais vous inviter à, respectueusement, saluer la mémoire de Pierre ASPLANATO, Antoine IPERT, Pierre MARCELLIN, Pierre MARIA, Antoine PEBRE, Jean PIANASSO, et Eugène SERRI.
Sapeurs-pompiers de Cannes Morts pour la France.
Alain BERTOLO
12 Novembre 2023


