Il y a 30 ans, le dispositif des sapeurs-pompiers maralpins lors de la catastrophe de Furiani
Publié le 18 mai 2022
5 mai 1992, 20 H 20, à quelques minutes du coup d’envoi de la demi-finale de coupe de France de football, une tribune métallique du stade de Furiani en Corse s’écroulait.
Une catastrophe qui va occasionner le décès de 18 personnes et provoquer 2357 blessés.
Les plus anciens d’entre nous se souviendront, entre autre, des images télévisées où après un vol de nuit, l’alouette III rouge et son équipe médicale se posaient sur la pelouse du stade au côté des PUMA militaires.
Pendant ce temps, dans nos Alpes-Maritimes s’organisait la mise en place d‘un dispositif de secours de grande ampleur pour permettre l’accueil sur le continent des blessés évacués par voie aérienne vers l’aéroport de Nice.
Source : Corse-Matin du 6 mai 1992
Rapidement, le CODIS 06, sous l’autorité de son officier de garde le capitaine Jean-Hubert BOUILLON, assurait le recensement des médecins, infirmiers et personnels de la cellule sauvetage-déblaiement disponibles.
En lien avec les services préfectoraux et nos partenaires du secours se préparait aussi un important dispositif visant à réaliser l’accueil des victimes et leur acheminement vers les centres hospitaliers.
Source : Nice-Matin du 6 mai 1992
Dès 0 h 55, le 6 mai, 30 sapeurs-pompiers maralpins avec 9 VSAB, 1 VRM et accompagnés de deux Unités mobiles hospitalières du SAMU 06 étaient implantés à l’aéroport de Nice Côte d’Azur. A 3 h 00 puis 4 h 01 se posaient deux beechcraft qui amenaient les 4 premières victimes.
J’échangeais récemment avec l’un des pompiers de ce premier dispositif qui me narrait ses souvenirs, il se reconnaitra dans ces lignes.
L’arrivée programmée d’un Hercules C130 du groupement aérien de la sécurité civile avec ses 57 passagers blessés puis celle d’un Airbus avec ses 40 victimes dont 26 sur brancard va grandement faire évoluer l’ensemble du dispositif vers une organisation de type « plan rouge ».
Les deux avions se poseront respectivement à 8 h 53 et 11 h 56.
Source : photo C.Soriano
Rassemblés à l’aéroport à 8 h 00 : 33 VSAV, 5 VRM, 2 Postes mobiles de commandement, 140 pompiers dont 14 médecins qui vont concourir aux brancardages précautionneux puis transfert vers les structures hospitalières. Les stagiaires du recyclage du monitorat de secourisme envoyés sur place feront merveille en brancardiers…
Le dispositif sera encore renforcé en prévision de l’arrivée de 40 victimes acheminées par l’airbus. Aux 11 nouveaux VSAB et 2 PMA des SP maralpins se joindront les pompiers monégasques avec un VSAB et varois 25 SP et 8 VSAB.
82 victimes de cette catastrophe rejoindront les centres hospitaliers d’Antibes, Cannes, Grasse, Nice Cimiez, Nice Lenval, Nice-St-Roch. 8 d’entre-elles à nouveau par voie aérienne grâce aux deux hélicoptères Sécurité civile de la base de Cannes Mandelieu mis à disposition à l’aéroport de Nice.
Source : Nice-Matin du 7 mai 1992
Au total : 192 sapeurs-pompiers dont 165 maralpins mais aussi 10 ambulances de la Croix Rouge Française, 2 de la Protection Civile, 60 motards issus de la gendarmerie, des C.R.S. et de la police nationale, 40 gendarmes du transport aérien sans oublier UMH et PMA du SAMU 06.
…6 mai 1992… aéroport de Nice… peut-être une partie « moins connue » des suites de cette catastrophe mais bel exemple de solidarité des Hommes… Non ?
Alain Bertolo
16 mai 2022