#ParlonsHistoire_1923 : accident de la route à Saint-Martin d’Entraunes

Publié le 06 avril 2022

En juin prochain, se déroulera dans notre département le challenge national de secours routier. Au travers de deux ou trois courts articles, nous vous proposerons, d’ici là, de découvrir quelques traits d’histoire sur l’organisation du secours aux victimes de la route.

En juin prochain, se déroulera dans notre département le challenge national de secours routier. Au travers de deux ou trois courts articles, nous vous proposerons, d’ici là, de découvrir quelques traits d’histoire sur l’organisation du secours aux victimes de la route.

Partons donc, à Saint-Martin d’Entraunes, aujourd’hui dans le secteur d’intervention du centre de secours de Guillaumes.

photo-de-groupe stampSource : M. Champoussin

 

Un centre qui sera créé le 31 mars 1948 avec son fourgon d’incendie normalisé et ses 11 pompiers placés sous l’autorité de l’adjudant Prosper BROQUIN. Une caserne qui recevra sa « camionnette-ambulance » Citroën en 1961 puis son premier véritable véhicule de secours aux asphyxiés et blessés sur châssis Peugeot J 7 au début des années 1970.

Alors, l’histoire que je vais vous narrer, vieille de 99 ans, permettra de cerner les extraordinaires progrès réalisés en un siècle pour le secours de proximité aux victimes.

Lundi 20 août 1923, 7 H.00, l’autocar qui assurait le service de la route des Alpes via Puget-Théniers, Guillaumes, Barcelonnette et Briançon, quitte Nice.

Après un déjeuner à Guillaumes, le lourd véhicule BERLIET de 20 chevaux reprend la route avec ses 22 passagers.

 

bus-renversé-article stamp Source : journal l’éclaireur de Nice du 21 août 1923, A.D.A.M.

 

Quelques kilomètres plus loin, au Pont de Panies, le car quitte la route et après une course folle vient s’écraser une vingtaine de mètres plus bas après s’être retourné.

L’organisation des « secours » de l’époque fut magnifique de bonne volonté… L’un des passagers, éjecté et légèrement blessé, arrête une voiture qui le ramène à Guillaumes pour donner l’alarme avant  de revenir sur les lieux avec de courageux citoyens qui utilisent aussi la camionnette du « Bouillon Kub » venue assurer en ville les livraisons…

Spectacle catastrophique pour les « sauveteurs » qui découvrent, au milieu des cris, les victimes dont certaines sont dans l’eau du fleuve… Sans matériel, s’accrochant aux aspérités des rochers, ils vont descendre et mettre une heure à remonter précautionneusement blessés et morts avant de les ramener à Guillaumes où la grande salle de l’hôtel « Ollivier » se transforme en hôpital de campagne dirigé par le docteur AGNELY venu d’Annot et secondés par deux confrères, en vacances dans la vallée.

Alerté téléphoniquement par Monsieur LONG, maire, le Sous-préfet de Puget-Théniers, Monsieur BAZY, informe la préfecture et deux ambulances requises et suivies d’un « autocar de secours » partent de Nice avec deux internes de l’hôpital Saint-Roch et du matériel de « chirurgie d’urgence ».

Juste après minuit, les premiers blessés arrivent dans les structures hospitalières niçoises, le transfert des autres blessés s’effectuant dans la suite de la matinée.

Même la presse nationale se fera l’écho de cette catastrophe qui occasionne le décès de sept personnes et les blessures plus ou moins graves d’une quinzaine d’autres.

 

petit-journal-illustré stamp                                Source : Bibliothèque Nationale de France

 

L’occasion pour nous, près d’un siècle plus tard, de mesurer l’importance dans notre département de la création à partir de 1948 de nos premiers « centres de secours ruraux », tournés dès les années 1960 vers le secours aux blessés.

 Un indispensable maillon de proximité dans l’organisation du secours à victimes.

                                                                                                                    

  Alain Bertolo /  4 avril 2022

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