Il y a 35 ans… Notre département s’embrasait…
Publié le 28 juillet 2021
Jeudi 24 juillet 1986… C’est un contexte météorologique bien particulier qui règne ce jour-là sur notre région… Sous l’action du mistral, la température s’élève anormalement et le taux d’hygrométrie tombe de 80 à 15 %...
Jeudi 24 juillet 1986… comme en 1952, 1956 ou 1969, c’est une « semaine rouge » qui va venir s’inscrire en lettres de feu et de cendres dans la mémoire collective des pompiers maralpins mais aussi monégasques : une femme âgée carbonisée, 1500 personnes évacuées, 7000 hectares dévorés en quelques heures du Tanneron à Menton dont 3000 dans notre département, routes, autoroute et voies ferrées coupées, de nombreuses maisons détruites et une lutte pied à pied de nos pompiers dont huit seront blessés et hospitalisés avant l’arrivée salvatrice de nombreuses colonnes de renfort.
C’est vers midi qu’un premier foyer se déclare à Eze-sur-Mer, la progression des flammes est telle qu’une centaine d’habitations se retrouve rapidement menacée avant que le feu se dirige vers Eze-village, La Turbie et Cap-d’Ail. Renforcés par nos collègues de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers de Monaco, nos pompiers vont vivre d’inquiétantes heures, isolés dans ce secteur où seront détruites une douzaine d’habitations avant que le feu ne franchisse l’autoroute et, après avoir gravi la Revère, s’engouffre dans le vallon de Laghet.
C’est à Eze que le feu va tuer : évacuée en début d’après-midi, une femme de 74 ans décide de regagner sa maison, elle y sera retrouvée, le lendemain, carbonisée.
source : Nice-Matin du 25 juillet 1986
Un autre incendie, parti du Baou-Rous dans la vallée du fleuve Var, prend d’inquiétantes proportions. Bondissant sous l’effet du vent sur les pentes du mont Arpasse malgré l’action d’une centaine de pompiers et quatre largages de canadairs, le sinistre oblige l’évacuation des 130 enfants d’une colonie de vacance située à quelques kilomètres de Levens.
A Mandelieu, où le poste de commandement est installé à la Mairie, on se prépare à lutter contre les flammes qui arrivent du département voisin au moyen d’une ligne d’arrêt sur le versant est du Tanneron : 17 engins « feux de forêts », 3 fourgons urbains servis par 84 pompiers attendent le fléau qui rentrera dans le département vers 21 h 30 alors qu’une pluie de cendres s’abat déjà sur Cannes. source : Nice-Matin du 25 juillet 1986
Dans la vallée des Paillons, scènes d’exode : feux à Bendéjun, Berre, Chateauneuf, Coaraze, Contes, L’escarène.
Les pompiers organisent l’évacuation des 300 pensionnaires de deux maisons de retraite et le centre de secours de Contes, alors situé sur la place du village, se transforme en poste de regroupement.
A Super-Berre, quatre personnes dont deux enfants sont sauvées in extrémis…
source : S.P. Contes
Pour être plus précis sur les communes affectées lors de cette journée, il convient de citer : Beausoleil, Cagnes-sur-Mer, Gourdon, La-Colle-sur-Loup, Menton, Peymeinade, Roquefort-les-Pins, Tourrettes-sur-Loup, Valbonne.
Il me faudrait vous narrer, aussi…
… la suite de cette dramatique semaine ; l’extraordinaire engagement des renforts extérieurs, pompiers comme militaires, venus par la route ou par train ; la transformation d’un stade en centre de secours géant, l’arrestation d’incendiaires, les métamorphoses en matériels d’intervention, comme de transmissions, qui verront le jour dès 1987 ; et surtout… les magnifiques exemples de la solidarité des Hommes…
Alain Bertolo