PROTEGER nos FORETS contre l’INCENDIE …C’était comment avant ?

Publié le 15 juillet 2021


A l’orée de cette période rouge de l’été 2021, je nous propose un petit retour en arrière sur les préconisations estivales et l’organisation de la lutte en matière de feux de végétation durant la première moitié du XXème siècle dans nos Alpes-Maritimes.

Il peut donc nous paraître fort loin, ce temps, où par lettre du 25 août 1926, il était demandé aux maires du département de constituer un groupe de 20 sauveteurs civils susceptibles d’être rassemblés par le tocsin et qui, dotés de matériels sommaires de forestage, devaient lutter contre le feu…

Pourtant… c’était il y a moins de 100 ans…Etat-des-incendies stamp

Bien sûr, le guet avait déjà prouvé toute son efficacité dans la précocité de la détection des incendies et cette mission était assurée depuis nos sémaphores où les marins, là employés, recevaient une indemnité à chaque départ de feu signalé.

Nouveau rappel dans une circulaire préfectorale du 10 août 1927 qui évoque « la fréquence des incendies dus à une sècheresse persistante », mentionne clairement « le succès de l’opération dépend toujours de la rapidité avec laquelle un incendie est combattu à son début », et se conclut par « les incendies de forêts particulièrement à redouter en ce moment en raison de la période  de l’année et de l’extrême sècheresse qui sévit dans la région ».

Il est certain que dans la mémoire collective de cette époque, l’incendie de l’Estérel et des Maures du 18 août 1923 était toujours bien présent. Parti des Adrets, il avait dévasté Mandelieu, Théoule, Pégomas, Saint Aygulf causant trois morts dont deux enfants dans notre département et deux autres décès chez nos voisins varois.     

                                                                 

                                     Source : A.D.A.M.

 

Et la place de nos pompiers ?

A la veille de ces années 1930, aucun matériel spécifique n’est présent dans nos quelques Corps qui pour  la plupart ne disposent que de pompes à bras… Seules des villes d’importance comme Antibes, Cannes, Grasse, Menton et Nice disposent de matériels roulants à moteur et parfois d’autopompes.

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C’est donc bien souvent l’armée qui fournit « le piquet d’incendie » qui rejoint sur place les agents forestiers et l’équipe de sauveteurs civils rassemblés par le maire.

Une évolution notable arrive en 1931, le groupe de 30 militaires avec ses matériels est encadré par un sous-officier de sapeurs-pompiers issus du Corps de proximité, autorisé à prendre le commandement des opérations.

Petit détail qui pourrait faire sourire aujourd’hui : la préfecture, pour faciliter l’alerte,  exige pendant la période dangereuse que « les services télégraphiques et téléphoniques soient assurés jour et nuit ».  

Dans quelques cités plus importantes, nos sauveteurs peuvent compter sur un appui non négligeable lorsque les voies de circulation jouxtent le sinistre : l’emploi des arroseuses municipales et leur précieux chargement d’eau.

                                                                             Source : Bibliothèque de Cessole, Musée Masséna.

 

gazette stampLes années 39-40 puis la seconde guerre verront la mise en place d’une nouvelle organisation dans le cadre de la Défense Passive.

Nécessaire volonté de protéger forêts et récoltes, souvent touchées par les bombardements incendiaires et qu’il faut impérativement protéger dans une France qui a faim…                                                                                                    

 

Un pays qui a aussi  besoin de bois pour remplacer l’essence dans les moteurs à gazogène, nouveau risque d’incendie  qu’il faut appréhender et réglementer.

 

                                                   Source : A.D.A.M.

Le dramatique feu des landes en août 1949 avec ses 82 morts et 52 000 hectares dévastés amènera une nouvelle organisation de lutte que l’emploi de véhicules tout-terrain, issus des surplus militaires, permettra de développer avec efficacité.

Des « livret des instructions pour incendies de forêts » paraîtront juste après-guerre, puis, en 1953, le « rapport sur la protection et la lutte contre les incendies de forêts » viendra en 46 pages poser les bases de techniques et termes encore en vigueur, aujourd’hui.

 

Un ouvrage réalisé par l’inspection générale de la Protection Civile qui choisit, en avril 1952, de réunir un petit groupe d’experts pour élaborer une stratégie nationale.

Parmi eux… un maralpin :

                  Le Colonel Marcel BRUNETON, inspecteur départemental du SDIS des Alpes-Maritimes.

                                                                                                                        

                                                           5 juillet 2021                                 Alain Bertolo

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