GSA - Le chat était un félin acheté 10.000 euros

Publié le 25 octobre 2012

Le VTU de Carros et la cellule animalière du SDIS 06 ont été dernièrement  mobilisés sur la commune de Gattières, pour capturer, non un chat errant, mais un félin soumis à autorisation de détention. 
 
 
Equipés de lassos

A l’arrivée sur les lieux, le chef d’agrès du VTU (véhicule tous usages) pense avoir à faire à un classique chat de gouttière errant. Le requérant montre une photo, d’assez mauvaise qualité, prise dans son jardin.
A première vue, il ne s’agit pas d’un simple chat !
Une reconnaissance est effectuée dans toute la propriété. En vain ! Seul un trou dans la clôture permet l’accès à un champ avec ronces et herbes hautes.
Considérant la photo, le chef d’agrès du VTU et son équipier décident de pousser plus loin la mission de reconnaissance. Equipés chacun d’un lasso, ils fouillent le champ … et une demi- heure plus tard … Surprise : le « chat » est là.
Bien évidemment, à leur approche, il s’enfuit, doucement, sur ses gardes, vers une autre propriété.
Poursuivi par les deux sapeurs-pompiers récompensés de leur persévérance, le « félin » se retrouve coincé contre une autre clôture.

Un serval domestiqué
 
Après quelques tentatives de défense assez impressionnantes, et sous les yeux ébahis du voisinage, l’animal est capturé à l’aide de deux lassos et mis dans la cage du VTU.
 

 
C’est alors que les choses se corsent ….En effet, pour l’adjudant Philippe Thaon et son équipier le sergent-chef Laurent Sarazin, il est évident qu’il ne s’agit pas du tout d’un vulgaire chat de gouttière, ni même d’un lynx …. Mais quoi donc alors ? Un ocelot peut être ?
 
Il est alors fait appel au vétérinaire de permanence au CODIS, via le CTA Centre.
Le commandant Véronique Vienet, vétérinaire chef départemental, contactée, reçoit avec l’aide de l’officier CTA, le capitaine Jérôme Zorzut, une photo de l’animal via la téléphonie.
Après identification de l’animal, il ne s’agit pas d’un ocelot, espèce rarissime, mais d’un serval, probablement domestiqué, compte tenu de sa capture relativement aisée.
 

 
Le VTU Carros se présente alors à la gendarmerie de Carros, où une personne se déclarant être le propriétaire doit venir récupérer l’animal.
Par ailleurs, il est pris contact avec les services vétérinaires de la préfecture (DDPP), compte tenu des obligations réglementaires liées à la détention de ce type de félin considéré comme espèce dangereuse (carnivore sauvage de plus de 6 kg).
Son propriétaire doit être titulaire d’un certificat de capacité de type « établissement d’élevage » avec autorisation préfectorale d’ouverture, même s’il est un particulier. Or, aucun particulier ne dispose de ce genre d’autorisation sur le département … En cas de non-respect de la réglementation, il s’agit d’un délit pénal et le propriétaire est passible d’une garde à vue.
 
L’objectif reste tout de même de trouver la solution la plus adaptée pour l’animal, en l’absence de structure adaptée et réglementaire sur le département.
Suite à l’entretien avec les gendarmes, le propriétaire, qui a acheté très cher (près de 10.000 euros !) cet animal en Russie, est prêt à se mettre en conformité avec la législation. Le serval lui est alors rendu.
 
 

 
Caractéristiques de l’animal
 
 Le Serval est un félin vivant en Afrique (Afrique centrale et australe), essentiellement dans les savanes humides. Contrairement à ce que laisser penser son aspect de guépard miniature, il descend du lion !
 
D‘un un poids de 10 à 20 kg en moyenne, il mesure entre 54 et 66 cm au garrot, les mâles étant plus grands que les femelles. Il possède de très longues pattes avec une petite tête avec de larges oreilles arrondies. Sa fourrure peut être plus ou moins tachetée.
 
Carnivore, il se nourrit essentiellement de rongeurs, lapins et de petites espèces d’antilopes et quelques oiseaux. Excellent chasseur, il repère ses proies essentiellement à l’ouïe.
 
Comme le guépard, le serval est relativement facile à domestiquer. Il était même adoré comme un dieu par les Egyptiens anciens. Son croisement avec le chat domestique est appelé le Savannah. Son prédateur essentiel reste l’homme qui le chasse surtout pour sa fourrure.
 
 
Photos, téléphonies : des moyens précieux
 
 
L’identification précise pour les premiers intervenants, lorsque l’animal n’est pas commun n’est pas toujours évidente, surtout lorsqu’on s’attend à avoir à faire à un chat ! La confusion avec une espèce locale sauvage comme le lynx est possible, bien qu’il faudrait que ce dernier soit malade pour se laisser capturer par l’homme.
L’utilisation de moyens photographiques via le biais de la téléphonie, peut être parfois une aide précieuse pour tous et un gain de temps. L’information, dès l’appel du vétérinaire de permanence, peut permettre d’orienter et d’indiquer aux SP engagés les mesures conservatoires à prendre.
La consigne opérationnelle GFO 2008-001 prévoit que pour tout engagement relatif à un animal, le vétérinaire de permanence soit avisé.
Il est en effet important que tout animal exotique soit clairement identifié par le vétérinaire de permanence et/ou le GSA afin d’évaluer la dangerosité potentielle, savoir quel est le cadre réglementaire de sa détention et déterminer une destination adaptée et légale.
 
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