CHS - Travailler par de fortes chaleurs en été
Publié le 01 juillet 2011
Des conditions climatiques caniculaires exceptionnelles sont à l’origine d’accidents du travail.
L’exposition à la chaleur peut être à l’origine de troubles sérieux. La température corporelle de l’homme doit demeurer constante.
Les mécanismes de régulation permettant ce maintien de la température peuvent être débordés, notamment en période caniculaire.
Sur le lieu de travail, une combinaison de facteurs individuels (l’âge, la santé, l’état de fatigue, la dépense physique inhérente à la tâche...) et collectifs (organisation de l’activité, conditions de travail...) joue un rôle prépondérant non seulement sur la santé, mais aussi sur l’altération des performances mentales et physiques des individus.
Quelques chiffres :
Les vagues de chaleur sont généralement associées à une élévation de la mortalité dans la population. Il s’agit des personnes les plus sensibles à la chaleur, notamment les nourrissons, les personnes âgées, les personnes atteintes d’un handicap ou d’une maladie chronique, les sportifs...
Les travailleurs effectuant des tâches physiques pénibles sont également concernés.
L’adaptation à la chaleur et effets sur l’homme :
Pour améliorer sa tolérance à la chaleur, l’homme peut avoir recours à différentes attitudes comportementales :
se lever plus tôt, changer ses horaires de travail
boire plus et alléger ses repas
porter des vêtements plus légers : changer de tenue
se mettre ou travailler à l’ombre, se protéger par des écrans
limiter sa dépense énergétique (temps de repos, réduction du travail aux heures les plus chaudes, ralentissement de son activité...)
Facteurs influençant la thermorégulation
Si les réactions physiologiques des personnes travaillant à la chaleur sont semblables, leur intensité varie selon les individus.
Les variations sont influencées par l’acclimatement, l’entraînement physique, l’âge, le sexe, le poids, le régime alimentaire et la prise de médicaments.
Acclimatation
Sous l’effet d’expositions répétées ou prolongées, l’homme acquiert une meilleure tolérance à la chaleur.
Un sujet acclimaté présente :
une meilleure efficacité de la transpiration (déclenchement plus précoce, sudation plus abondante...)
une réduction du risque de déshydratation
un coût cardio-vasculaire moins élevé
Risques pour la santé
L’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) classe les risques d’exposition à la chaleur en 4 niveaux de gravité : le coup de soleil, les crampes de chaleur, l’épuisement et le coup de chaleur.
Les risques d’une exposition prolongée à la chaleur les plus importants sont la déshydratation et l’épuisement thermique.
Une transpiration abondante et prolongée peut provoquer une perte de sels minéraux (déficit ionique), une déshydratation ou un épuisement thermique.
Le déficit ionique est responsable de crampes de chaleur.
La déshydratation : elle est liée à la transpiration. Lorsque les pertes hydriques ne sont pas compensées par un apport en eau équivalent, un état de déshydratation apparaît. L’accident de déshydratation peut survenir à partir du moment où la perte totale atteint 5 % du volume d’eau total de l’organisme.
- L’épuisement thermique : il correspond au début de coup de chaleur. La syncope de chaleur intervient généralement après une longue période d’immobilité dans une ambiance chaude. Elle peut également être observée lors de l’arrêt d’un travail physique dur et prolongé en ambiance chaude. Elle se traduit par une perte de connaissance soudaine et brève avec chute de la tension artérielle et réduction de l’irrigation sanguine du cerveau.
Le coup de chaleur : il est rare et son pronostic est très grave. Il est la conséquence de l’arrêt de la sudation qui peut survenir lors de toute exposition à une contrainte thermique sévère ou chez le travailleur portant des vêtements imperméables à la vapeur d’eau.
Le coup de chaleur est une urgence vitale.
Il correspond à une élévation de la température du corps au-delà de 40,6° C. Le coup de chaleur est mortel dans 15 à 25 % des cas. Il doit être pris en charge et soigné rapidement pour qu’il n’entraîne pas de séquelles.
Signes d’alerte et principaux symptômes :
signes généraux : céphalée, étourdissements, atonie ou fatigue ;
signes cutanés : peau sèche et chaude
signes neuro-sensoriels : désorientation, agitation ou confusion, hallucinations, perte de conscience.
Au stade d’apparition des premiers symptômes, il s’agit d’une urgence vitale. La personne souffre d’une hyperthermie et de perte de conscience.
Elle est sujette à des vomissements, des nausées, au délire, voire à des convulsions. Sa peau est chaude et sèche (elle ne transpire pas). Ses pupilles sont dilatées.
La probabilité de survie et de guérison sans séquelle dépend de la précocité du traitement.
Mesures prévues par la réglementation française
Aucune indication de température n’est donnée dans le Code du travail.
Cependant, certaines de ces dispositions consacrées à l’aménagement et à l’aération des locaux, aux ambiances particulières de travail et à la distribution de boissons répondent au souci d’assurer des conditions de travail satisfaisantes.
L’air des locaux de travail doit être renouvelé en évitant les élévations exagérées de températures et d’aménager les locaux de travail extérieurs de manière à assurer, dans la mesure du possible, la protection des travailleurs contre les conditions atmosphériques.
Le renouvellement de l’air doit avoir lieu soit par ventilation mécanique soit par ventilation naturelle dans les locaux à pollution non spécifique.
L’INRS recommande d’être vigilent et de se tenir informé en consultant quotidiennement les bulletins météo dès que la température ambiante (à l’ombre) est supérieure à 30°.
Caractérisation de la charge physique au poste de travail
Tout travail implique dépense d’énergie par le métabolisme, donc production de chaleur. Cette dépense énergétique va avoir un impact non négligeable sur le confort thermique ou la contrainte thermique de la personne, surtout dans un environnement chaud.
Plus la charge de travail est lourde, et plus la chaleur est difficile à supporter, et plus le risque de coup de chaleur est important.