Environnement - On ne touche pas aux flamants roses.

Publié le 26 septembre 2011

Depuis quelques jours, de nombreux appels arrivent au CODIS et au groupe de sauvetage animalier (GSA) pour signaler la présence, à priori surprenante, de flamants roses sur la bande littorale.

De bonne foi, les témoins pensent les animaux blessés alors que cette espèce protégée et migratrice ne fait que se reposer temporairement avant de reprendre son voyage pour sa destination finale. La France ou l’Afrique, selon les périodes.

Un flamant rose juvénile sur les plages de Menton

Tout ce qu’il faut savoir sur ce phénomène et ses éventuelles conséquences sont ci-dessous expliqués par le commandant Véronique Vienet, vétérinaire chef départemental, conseiller technique GSA.

« Le flamant rose, oiseau emblématique de la Camargue, n’est pas inféodé à ce territoire comme l’atteste sa présence de plus en plus fréquente dans les Alpes-Maritimes.

Appartenant à la grande famille des échassiers (cigognes, hérons ...), le flamant rose vit en grandes colonies pouvant aller jusqu’à 200.000 couples.

Chaque couple pond généralement vers avril mai un seul œuf, couvé par les deux parents. Les petits naissent gris, coloration qu’ils conservent jusqu’à 1 an environ. Puis la coloration rose apparaît progressivement pour être maximale entre 4 et 7 ans

En France et en Espagne.

En Europe, seules la France et l’Espagne possèdent des colonies nicheuses (13.000 à 15.000 couples estimés en Camargue).

Ces oiseaux vivent au bord des eaux saumâtres, lagunes et étangs littoraux où ils se nourrissent de plancton dans la vase (vers, mollusques, poissons, larves d’insectes ...) grâce à leur bec filtreur.

Le 1er envol a lieu vers l’âge de 10-11 semaines, généralement en juillet.

Après leur émancipation, ils réalisent une migration vers l’Afrique du Nord, via la Sardaigne.

A taille adulte, ils mesurent 1,20 à 1,40 m de haut pour une envergure d’aile de 1,50 à 1,65 m et un poids de 2,5 à 4 kg.

Les flamants vivent en groupe.

Un flamant solitaire peut être blessé, affaibli ou échappé de captivité.

Cependant, deux fois par an, la migration a lieu, et quelques animaux peuvent se perdre sur le chemin. Leurs principaux prédateurs sont alorsl’homme et les goélands.

Ces oiseaux aux ailes de « feu », incarnation du Phoenix selon les Egyptiens, ont depuis toujours fasciné l’homme qui les a souvent pourchassé pour la chair de leur langue ( !) ou leur plumage.

En France, la population de flamants roses sauvages est estimée à 30.000 individus en hiver et près de 55.000 individus en été. Plus de la moitié de cette population est sédentaire. Celle qui ne l’est pas migre sur le pourtour méditerranéen, parfois jusqu’en Afrique de l’Ouest.

Les laisser se reposer...

Ces oiseaux n’étant pas blessés mais simplement fatigués, il est recommandé de ne pas les importuner et les laisser se reposer tranquillement. Ils repartiront comme ils sont venus. Au bout de quelques heures ou de quelques jours.

Vouloir à tout prix les capturer pour les « sauver et les soigner » est les vouer à une mort certaine. Ces animaux sont très fragiles avec des pattes de verre se brisant comme du cristal au moindre choc. Le stress de la capture peut aussi les conduire à une myopathie de capture fatale.

Seuls les animaux réellement blessés ou dans un état d’épuisement extrême - après avis du vétérinaire SP de permanence- pourront être capturés et pris en charge par le Groupe de Sauvetage Animalier pour des soins appropriés dans une structure d’accueil adaptée.

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