Sauvetage périlleux à Nice - Deux sapeurs-pompiers ensevelis pendant trois heures.

Publié le 12 décembre 2011

Il n’est pas excessif de dire que le drame a été évité de justesse lors de l’incendie survenu vendredi dans le centre de Nice où deux sapeurs-pompiers sont restés trois heures prisonniers sous les décombres d’un plancher effondré.

Une réalité marquée par l’angoisse, la crainte du pire, mais aussi la solidarité des 107 sauveteurs engagés derrière le colonel Patrick Bauthéac, Directeur et Chef de corps, le lieutenant-colonel Yves Cavalier, chef du Groupement territorial Sud et le commandant Philippe Bergont, COS sur les lieux du sinistre.

Le feu s’est déclaré dans un garage situé dans la cour intérieure d’un immeuble de 4 étages.

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Tous ont fait preuve d’un professionnalisme, d’un courage, d’une solidarité salués par les autorités présentes sur les lieux dont Eric Ciotti, Président du Conseil général et du SDIS 06, Christian Estrosi, député-maire de Nice et Raymond le Floc’h, sous-préfet.

Et soudain, le plancher s’effondra.

Tout a débuté vendredi peu avant midi, 4 rue d’Alger, lorsque le feu s’est déclaré dans un garage, situé dans la cour intérieure d’un immeuble de 4 étages. Plus qu’un garage, un bric-à-brac, un véritable capharnaüm depuis longtemps dénoncé par le président du conseil syndical de cet immeuble bourgeois.

Du rez-de-chaussée, les flammes gagnèrent rapidement une mezzanine pour atteindre un appartement au le 1er étage en quelques minutes...

Au plus fort de l’intervention, plus de 100 hommes et 34 véhicules furent mobilisés.

Mais le pire, l’imprévisible sont survenus aux alentours de 15 heures lorsque le sol du plancher du 1 étage de l’appartement s’est dérobé sous les pieds des sauveteurs, entrainant dans son effondrement le sergent Emile Oller et le caporal Julien Antoine, équipés de leur ARI (appareil respiratoire isolant).

Parce qu’ils se trouvèrent ensevelis et prisonniers sous les décombres faits de gravats de toutes sortes, prisonniers dans un environnement incandescent et irrespirable, il fallut dès lors entamer une course contre la montre pour leur créé une bulle de survie et les alimenter en oxygène et en eau.

Soulagement et émotion.

Pendant trois heures, ce fut un combat de tous les instants dont tous ne sortirent pas indemnes, victimes de blessures ou de difficultés respiratoires liées aux fumées toxiques.

Trois heures d’une lutte acharnée conduite par le colonel Patrick Bauthéac et menée grâce à la réunion de toutes les compétences techniques du SDIS 06, pour sauver deux des leurs.

18h05, le soulagement pour tous

Enfin, à 18h05, vint la délivrance après l’étayage de la mezzanine et la destruction d’un mur, avec l’évacuation du caporal Julien Antoine suivi quelques minutes plus tard par celle du sergent Emile Oller.

Blessés mais à priori hors de danger, ils ont aussitôt été hospitalisés. A cet instant, la joie, la délivrance, le soulagement, l’émotion étaient à leur comble. Des sentiments partagés par tous dont le colonel Patrick Bauthéac : « on n’a jamais relâche nos efforts. On y a toujours cru... »

A l’heure du bilan, les dégâts matériels paraissent accessoires ...même s’ils sont importants. Plusieurs appartements ont été ravagés par les flammes et des dizaines de personnes ont dû être relogées par la mairie.

Samedi en fin de matinée, les habitants du bâtiment A du 4 rue d‘Alger apprenaient qu’ils ne pourraient regagner leur logement. Contrairement à ceux du bloc B.

Un sinistre d’une grande ampleur comme Nice n’en avait pas connu depuis longtemps. Huit lances à eau et à mousse auront été nécessaires pour combattre le sinistre ayant nécessité l’évacuation d’une quarantaine d’habitants, le feu s’étant communiqué après l’évacuation des deux pompiers à des appartements mitoyens au 1 et 2 eme étages et en toiture. D’ailleurs, deux reprises de feu ont dû être combattues dans la nuit de vendredi à samedi et une au cours de celle de samedi à dimanche alors que les opérations de déblaiement ont duré tout le week-end.

Samedi après-midi, Jean-Michel Drevet, Préfet, Eric Ciotti et Christian Estrosi se sont rendus au chevet des deux sapeurs-pompiers sauvés de la fournaise et des fumées par une centaine de leurs camarades. Les deux sapeurs-pompiers ont regagné leur domicile dimanche soir à 21 h, l’ensemble du Corps, soulagé de cet heureux dénouement, leur présente ses vœux de prompt rétablissement.

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