Chronique d'histoire - Veille de centenaire
Publié le 24 décembre 2025
Cette dernière page d’histoire pour 2025 paraît une veille de Noël, alors n’est-il pas important qu’elle porte quelques messages de partage et de solidarité ?
Nous allons l’an prochain fêter une centenaire, une centenaire chère à notre corporation.
En effet, c’est le 27 mars 1926 que naquit l’Œuvre des pupilles de notre Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.

Nous la devons au commandant Georges Louis Henri GUESNET (1859-1936).

Cet officier de Sapeurs-pompiers est un homme d’engagements aux valeurs altruistes exemplaires. Il sera maire de La-Neuville-en-Hez (Oise) de 1906 à 1914, conseiller général, mais aussi président fondateur de la caisse de crédit agricole mutuel de l’Ile-de-France et du syndicat de défense agricole de l’Oise.
Pour nous, il est Président de la Fédération des sapeurs-pompiers français de 1900-1901 puis de 1905 à 1936. Chevalier de Légion d’Honneur le 17 mars 1901, il est fait Officier dans cet Ordre le 27 juin 1927.
Cette élévation est le début d’une grande histoire : aidé par le capitaine PARDOËN, qui deviendra co-fondateur de l’œuvre en donnant une somme importante à titre personnel, le commandant GUESNET va choisir que les fonds recueillis lors de la collecte organisée par l’ensemble de ses collègues pour lui offrir un cadeau, doit servir les orphelins de la corporation.
Commence alors une longue quête, tant auprès des archives fédérales que de celles du Ministère de l’Intérieur. Inlassablement, la Fédération cherche à établir le lien vers toutes les veuves de nos camarades décédés en service et qui laissèrent un ou plusieurs orphelins. Vient ensuite l’attribution de premières aides.
Source : udsp 60
Reconnue d’utilité publique en 1928, placée sous le haut-patronage du Président de la République, l’Œuvre évolue, étendant son rôle social.
En 1993, elle décide d’assurer l’accompagnement des enfants dont le parent est décédé hors service.
En 2000 naît « solidarité familles » pour ceux issus de nos rangs touchés par la maladie, le handicap ou victimes de catastrophes naturelles.
Puis en 2015 vient la décision de la prise en charge d’enfants de sapeurs-pompiers dont le conjoint est décédé.
Relai local indispensable, notre Union départementale des Sapeurs-pompiers des Alpes-Maritimes veille, aujourd’hui, sur 57 orphelins et aide 34 familles.
Et pour mieux vous permettre d’imaginer le chemin parcouru :
Parue le 1er janvier 1851, la « loi sur les secours et pensions à accorder aux sapeurs-pompiers municipaux ou gardes nationaux victimes de leur dévouement dans les incendies » laisse à la charge des communes les pensions ou secours à accorder aux victimes et à leur famille. Elle ne concerne que les accidents ou décès en service commandé.

En 1907, la Fédération Nationale des Sapeurs-pompiers français arrive à fonder une « caisse de secours immédiat » pour venir en aide aux familles, opération largement épaulée par la presse l’année précédente avec l’organisation d’une manifestation internationale tenue à Paris et regroupant 20 000 pompiers.
Lors du congrès fédéral de Nantes, en 1924, notre Fédération émet un « vœu » porté par le commandant HAMET, celui de créer une caisse de secours pour les orphelins de sapeurs-pompiers.
L’Œuvre des pupilles nait deux ans plus tard…
Affectueusement surnommé « le grand-père » Georges GUESNET militera pour l’Œuvre jusqu’à son décès en 1936.
Source : Bibliothèque Nationale de France

Si à La Neuville-en-Hez, une rue porte son nom et un monument rappelle ses engagements, c’est sur sa sépulture, au cimetière du Père Lachaise de Paris que je souhaite vous conduire pour découvrir un bas-relief dont la symbolique mérite d’être soulignée.
Source : association APPL
Avant de conclure, je veux rendre hommage aux 2 Patrice, à Claude et Stéphane, quatre de mes camarades de la commission histoire fédérale qui depuis de longs mois travaillent à la réalisation de la plaquette qui paraîtra en 2026 et dont nous reparlerons dans une prochaine chronique.
… En attendant, espérons que, peut-être avec votre aide, le Père-Noël puisse être, cette année, généreux pour notre presque centenaire…
Alain Bertolo
23 décembre 2025



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