Chronique d'histoire : 1950 - L'entretien du matériel dans les centres ruraux
Publié le 29 octobre 2025
Via nos deux précédentes chroniques, nous avons découvert tour à tour, l’arrivée des premiers fourgons d’incendie normalisés départementaux puis la formation des sapeurs-pompiers des nouveaux corps ruraux.
Avec les lignes d’aujourd’hui, nous allons rentrer un peu plus dans le fonctionnement de ces corps.
Sur les 12 pompiers composant l’effectif légal de ces centres de secours se trouvait un homme « important » dont la nomination, tout comme pour le chef de corps, était proposée par le maire puis officiellement entérinée par un arrêté préfectoral : le « conducteur-mécanicien ».
Ainsi, par exemple, à Saint-Sauveur-sur-Tinée, centre créé le 2 décembre 1947 et doté du fourgon d’incendie n° 12, le sapeur Dante PISCINA remplit cette fonction sous l’autorité de l’adjudant Aristide GLOAGEN, chef de corps.
Il veille sur trois moteurs : outre le véhicule ci-avant évoqué équipé de ses deux motopompes, l’équipe locale dispose aussi d’une motopompe communale.
De marque Renault elle avait été acquise en mars 1934 après un incendie de scierie qui aurait pu avoir de dramatiques conséquences en décembre 1933.
Source : archives SDIS 06
Dans tous ces centres, les tâches du conducteur-mécanicien sont multiples. D’abord, il est responsable du suivi et de l’inventaire de l’unique engin du centre. Ensuite, s’il est présent lors des départs en intervention, il doit se charger tant de la conduite du véhicule que la marche des pompes.
Le sapeur René MILITO, conducteur-mécanicien du centre de Peille perpétue la tradition quelques 10 ans plus tard. Nommé conducteur-mécanicien le 16 mai 1961, il fait ronronner le Camion-citerne moyen Renault n°65.
Source : Louis Cugnolio
Spécialiste local, souvent choisi pour ses compétences techniques, le conducteur-mécanicien peut aussi compter sur un échelon départemental qui cycliquement se rend dans les centres pour aider à l’entretien ou effectuer des réparations d’urgence.
Retrouvées dans les archives de notre Sdis, les fiches de contrôle sont une mine inestimable de renseignements sur l’évolution de la vie des centres et l’organisation logistique.
Découvrir par exemple, le rapport de visite du centre de l’Escarène du 22 avril 1953 montre que l’engin et ses motopompes sont parfaitement entretenus par le sapeur Antoine BRUNELLI, conducteur-mécanicien de ce corps commandé par l’adjudant VERAN.
Source : archives SDIS 06
Visés par l’officier mécanicien du corps de Nice, puis par l’inspecteur départemental, les rapports étaient ensuite adressés au maire et au chef de centre.
Voulue par le Commandant BRUNETON, cette organisation d’abord implantée dans les murs de la caserne Hancy, migrera dès la livraison du centre interdépartemental de protection civile de Magnan vers des locaux plus spacieux dotés d’un atelier moderne.
Alors, retournons à Saint-Sauveur-sur-Tinée pour conclure…
Source : archives SDIS 06
Le 25 août 1958, Monsieur RICHIER, maire de Valdeblore écrivait à l’inspecteur départemental des services d’incendie suite à un feu dans le village.
Il parlait de pompiers locaux…
« Ceux-ci avec une rapidité étonnante parvinrent à se grouper presque instantanément et en moins d’une demi-heure sous la conduite de leur dévoué capitaine Monsieur Gloagen, firent le trajet de Saint-Sauveur à Valdeblore.(…) Je tiens à souligner que l’arrivée si rapide des sapeurs-pompiers est à remarquer et que toute l’équipe est à complimenter »
Alors… Petit hommage à nos « conducteurs-mécaniciens »… Surnommés affectueusement « cambouis » dans notre jargon corporatif.
Alain Bertolo
28 octobre 2005



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