Hommage au Colonel Marcel GUIDI

Publié le 10 mai 2023

Il est des hommes qui marquent d’une particulière empreinte.

Les nombreuses présences lors de ses obsèques montrent que Marcel GUIDI est de ceux-là. Par ces lignes où sourdent bien du respect, c’est un morceau de la construction de notre corps départemental que je souhaite vous livrer.

Une carrière de pompier volontaire commencée à Vence, avec entre-autres, un engagement au cœur du dispositif de secours maralpins envoyé le 2 décembre 1959 chez nos voisins varois. Lors de la rupture de barrage de Malpasset, le sapeur GUIDI était l’un des plus jeunes pompiers sur cette intervention.

Devenu sous-officier volontaire, il poursuit son engagement à Vence, sous les ordres du capitaine DAUMAS et du lieutenant GUIZOL avant d’être promu officier. Dans la note du colonel BRUNETON, inspecteur départemental des services d’incendie, adressée au préfet le 11 décembre 1969, et proposant la nomination de 4 officiers volontaires, il est loisible de lire « le sergent GUIDI remplit à la satisfaction de son chef de corps les fonctions d’un officier au centre de secours de Vence (…) Ses connaissances et ses capacités ont été mises en évidence dans l’exercice temporaire de ces fonctions.»

 1.jpg

Source : Cdt Jean Falicon

 

C’est ensuite à CAGNES-sur-MER, aux côtés du lieutenant FALICON et du sous-lieutenant BOUILLON que nous retrouvons le sous-lieutenant GUIDI pour un premier passage dans ce corps qu’il retrouvera deux décénies plus tard.

 Devenu officier professionnel en 1974, il  rejoint la direction départementale en novembre 1978. Capitaine en 1979, puis commandant en 1984, il devient inspecteur adjoint le 1er juillet 1985.

 Les qualités de bâtisseur de notre Homme restent dans les mémoires des plus anciens : volonté de Charles GINESY, René MORANI et du colonel Claude CALATAYUD, la création du groupement Nord regroupant bon nombre de corps volontaires du moyen et haut-pays est placée sous l’autorité du commandant GUIDI le 20 août 1986.                                                            

 En 1987, assurant le commandement du corps d’Antibes où il sera promu lieutenant-colonel le 1er janvier 1990, il va laisser aussi une empreinte solide en soutenant par exemple la création du SMUR armé par des médecins pompiers et en provoquant une évolution du matériel alors largement communal.

 

2Source : Nice-Matin

 

Première dans notre département, le colonel GUIDI fera remettre un Drapeau à la section des jeunes pompiers d’Antibes-Biot-Vallauris, l’occasion d’une impeccable cérémonie comme il savait si bien les organiser.

Sans relâche, sa volonté de voir créer un centre de secours sur Sophia-Valbonne permet de contempler aujourd’hui cette magnifique structure qui accueille notre dispositif de lutte aérienne contre le feu de forêt par hélicoptères.

 

3

Source : Nice-Matin

 

Revenu à l’état-major à l’automne 1991, il retrouvera, en sus de ses missions, le corps de Cagnes frappé par un évènement dramatique le 10 octobre 1996, pour en assurer le commandement durant quelques mois où son art de communication, son empathie et sa proximité avec tous restent dans les mémoires.

Conseiller technique du Directeur, ce spécialiste reconnu en matière de prévention sera nommé colonel en 1999. Directeur adjoint du SDIS, il assurera au moment du départ en retraite du colonel CALATAYUD, le commandement par intérim de notre corps départemental. Adjoint du colonel BAUTHEAC, le colonel GUIDI cessera ses fonctions fin 2003.

Parler du colonel GUIDI c’est aussi livrer quelques anecdotes : un message radio d’abord…

Feu de Tanneron 1985 : « CODIS 06 de commandant GUIDI sur Dragon 06 je demande 100 camions citernes » …  Mandelieu fut préservée des flammes…

Mais aussi ces feux du haut-pays où sa science de l’hydraulique permettait de réaliser avec succès des établissements de tuyaux de grande longueur avec relai de motopompes « Briau » puis « homelite » le tout à partir d’un schéma qu’il dessinait patiemment sur le tableau du PC Mobile Départemental sur chassis Unic.

Ou le flegme apparent de l’homme au cœur des inondations de 1994, qui au CODIS, après avoir donné ordres et missions, réparait tranquillement devant tous, la porte d’entrée qui rencontrait quelques soucis… Mais n’avait-il pas commencé sa vie professionnelle comme ferronnier d’art…

 

4

Source : amicale SP Cagnes

 

« Ma porte est toujours ouverte » disait-il souvent et c’était tellement vrai. Tourné vers les autres, clairvoyant, une idée du commandement par l’adhésion, l’écoute et la proximité. Rares étaient les moments de l’emploi de l’impératif mais dans ces instants là… le silence régnait…

Certains qui n’osaient pas du temps de son activité, se rapprochèrent un peu plus de l’Homme dès sa retraite. Vision humaniste, passion de l’histoire et de la transmission, expertise du feu, les heures de discussion avec Marcel GUIDI enrichissaient.

Témoignage de la volonté sans faille de l’Homme devant la maladie, à chaque rencontre lorsque nous lui proposions de l’aider à se lever ou marcher, la réponse était toujours la même, dans un sourire :

« C’est moi qui doit le faire ».

 

Salutations très respectueuses, Mon colonel !

                      Alain Bertolo

                         8 mai 2023

 

 

 

 

 

 

 

 

Les dernières actualités
6 novembre 2024
Chronique d'histoire : 1994 – mémorable année…
Décidément cette année 1994 fut bien peu clémente pour les pompiers maralpins qui, rappelons-le, avaient déjà vécu les difficiles inondations d’octobre 1993.
31 octobre 2024
FMPA : Feux de forêts
Les sapeurs-pompiers des Alpes-Maritimes s'engagent à se former et s’entraîner constamment pour accomplir leurs missions avec efficacité et sécurité. Pour cela, le SDIS06 mise sur l'innovation et les nouvelles technologies, en intégrant des simulateurs de situations d’urgence dans ses programmes de formation
30 octobre 2024
Chronique d'histoire : Nos camions feux de forêt ... américains
Parmi nos matériels à la rapide évolution se trouvent les camions de lutte contre les feux de forêts. Alors, commençons notre histoire en rappelant d’abord que pendant bien longtemps, l’extinction de ces sinistres se réalisait par des équipes de volontaires civils recensés dans les communes et avec les militaires de nos nombreuses garnisons, ces détachements étant souvent coordonnés par les agents des « Eaux & Forêts ».