#ParlonsHistoire_1970 : dramatique début octobre
Publié le 05 octobre 2022
Octobre 2020… Les drames de la tempête « Alex » s’abattaient sur nos Alpes-Maritimes. Impossible, dans ces temps difficiles, d’établir un parallèle historique avec les évènements vécus par les varois et les maralpins, cinquante années plus tôt. J’avais donc gardé en mémoire cette similitude de dates où le feu et non l’eau dévastait notre région occasionnant 11 morts dans le département voisin et meurtrissant profondément Mandelieu.
Octobre 2020… Les drames de la tempête « Alex » s’abattaient sur nos Alpes-Maritimes. Impossible, dans ces temps difficiles, d’établir un parallèle historique avec les évènements vécus par les varois et les maralpins, cinquante années plus tôt. J’avais donc gardé en mémoire cette similitude de dates où le feu et non l’eau dévastait notre région occasionnant 11 morts dans le département voisin et meurtrissant profondément Mandelieu.
2 octobre 1970, les flammes dévorent le Var, feux à La Garde Freinet, Callian et sur les pentes du mont Faron où deux pompiers toulonnais Antoine MARIANI et Ange FERRARI sont brulés vifs.
Dans nos Alpes-Maritimes, un « interminable été » prolonge cette année 1970 où la lutte contre les feux d’espaces naturels démarrée dès fin janvier s’est, sans cesse, poursuivie avec des sinistres importants comme celui d’Eze, les 400 hectares de Bouyon-Les Ferres ou les 15 pompiers blessés en seule journée.
3 octobre 1970, Dyna GRAY et ses 4 enfants périssent carbonisés dans leur voiture à Tanneron.
A Mandelieu, c’est en début d’après-midi que débute, sous les ordres du capitaine Pierre GUYOMARCH, une lutte acharnée. Les lignes de son précieux rapport nous permettent de vivre l’intervention « en direct » depuis le poste de commandement opérationnel implanté en mairie.
Source : archives SDIS 06
13 h 31, les deux premiers engins de lutte quittent Cannes et se positionnent sur la départementale 62 entre Mandelieu et Tanneron. En l’absence du second CCF Lourd, le Berliet GLB 19 n° 61, parti la veille en renfort dans le Var, le concours de l’arroseuse municipale de Cannes est rapidement demandé.
Subitement cernés par les flammes, les personnels du lourd GMC et du camion citerne moyen Renault, utilisent leurs moyens hydrauliques et la providentielle présence d’un poteau d’incendie pour se protéger alors que le feu poursuit sa progression malgré l’établissement de 4 lances.
Le message de 14 h 21 nous éclaire sur la situation : « progression rapide vers sud-ouest en direction de l’agglomération de Mandelieu, moyens CS Cannes en totalité sur les lieux, groupons ces moyens dans l’éventualité d’une défense de l’agglomération, demande renforts d’urgence ». Celuide 15 h 00, laconique, alarme encore plus : « la situation dans l’agglomération nécessiterait le déclenchement du plan OR.SEC. ».
Alors que le colonel BRUNETON, inspecteur départemental, rejoint le sinistre à bord du Dragon 06, les renforts sont rapidement engagés, parfois de loin, car d’autres sinistres affectent le département.
Les centres d’Antibes, Breil-sur-Roya, Guillaumes, Menton, Saint-Etienne-de-Tinée, Sospel, Villars-sur-Var se dirigent vers Mandelieu avec 12 véhicules, camions citernes ou camionnettes équipées de tuyaux, lances et motopompes. A ce dispositif s’ajoutent en fin de journée et la nuit suivante 172 militaires dont les légionnaires d’Aubagne alors que deux autres fronts menacent Théoule et Pégomas depuis le début de soirée et la lutte se poursuivra jusqu’au soir du lundi 5 octobre.
Source : SP Nice
Dans une allocution télévisée, Monsieur ALARY, maire de Mandelieu, expose le bilan : 52 habitations touchées dont 18 totalement détruites mais aucune perte humaine à déplorer.
Pour conclure, j’ai choisi un petit hommage, celui du Capitaine GUYOMARCH à ses hommes au travers d’une note adressée à l’inspecteur départemental le 14 octobre 1970 sollicitant une récompense pour ses 9 pompiers cernés par les flammes en début d’intervention :
« Ils ont subi cette véritable tempête de feu et ne doivent leur vie qu’à l’eau du poteau d’incendie et des engins avec laquelle ils se sont aspergés. Choqués et suffoqués, certains d’entre eux légèrement brûlés, ces hommes n’ont pas hésité après le passage de cette tornade à entreprendre l’extinction des villas aux alentours alors que leur état nécessitait une relève. Ce n’est qu’à 18h 30 qu’ils réintégraient le PC dans un état de fatigue tel qu’il nécessitait leur mise au repos immédiate et pour trois d’entre eux l’hospitalisation. Leur action a permis la protection effective d’un minimum de douze habitations. »
Alain Bertolo
3 octobre 2022