Décembre 1981… en rouge et blanc…
Publié le 22 décembre 2021

C’était, il y a 40 ans, et, en deux semaines, ce mois décembre 1981 allait, pour nos pompiers, prendre tour à tour deux couleurs : le rouge de l’incendie et le blanc de la neige après avoir bien failli virer au noir de la pollution marine par hydrocarbures…
Mardi 8 décembre 1981, tempête de vent sur notre région, la violence des éléments entraine de nombreuses interventions. A Nice, la structure gonflable installée pour le festival d’architecture s’effondre sans faire de victime grâce à la résistance de l’armature métallique de sécurité.
A Antibes, situation hautement compliquée devant le port Vauban dès 8h.30… Durant sa manœuvre pour rejoindre l’avant-port pétrolier, le « Camao prima » navire de 88 mètres rempli de 2 287 tonnes de carburant est drossé par une rafale, son étrave posée sur une dalle immergée empêche toute manœuvre et la coque poussée par le vent menace de se déchirer sur l’enrochement.
Source : Nice-Matin du 10 décembre 1981
Deux heures d’effort sont nécessaires à la vedette « Amiral Barnaud » de la Société Nationale de Sauvetage en Mer pour éviter le pire alors que dans nos casernes, barrages flottants et matériels anti-pollution sont préparés et que le ponton-remorqueur « Scarabée » de la Marine nationale appareille de Toulon.
Après avoir lancé une amarre, l’équipage de la station S.N.S.M. arrive à maintenir le pétrolier écarté des rochers puis après plusieurs manœuvres, à dégager l’étrave de son piège…
Mais le vent soufflant à 60 km/h avec par endroits de rafales à 100 Km/h entraine d’autres conséquences alliées à l’exceptionnelle sècheresse de l’automne : après un premier feu la veille à Tourrette-sur-Loup ; 12 incendies vont dévorer, le mercredi 9, 250 hectares à Coaraze, Levens, Mouans-Sartoux, Nice, Tourrette-Levens, Tourrette-sur-Loup, Utelle et surtout La-Turbie, Peille, Roquebrune-Cap-Martin où le dispositif de lutte commandé par le capitaine VEILLON protège de nombreuses habitations alors que la moyenne corniche reste coupée par les flammes durant 5 heures et que les avions bombardiers d’eau peinent à tenter d’intervenir.
Source : Nice-Matin du 10 décembre 1981
Après une heureuse accalmie du vent qui permettra de parfaire l’extinction de ces sinistres durant les deux journées suivantes, un nouvel épisode venteux secouera le département le samedi 12 décembre provoquant six nouveaux départs d’incendie à Bézaudun, Castagniers, Colomars, Grasse, Peille et Saint-Jeannet. La furie des éléments persistera jusqu’au 16 décembre avec deux feux d’importance : 20 hectares dévorés à Villefranche et 2 hectares aux portes de Menton sur la colline de Garavan, impliquant la protection de nombreuses habitations alors que les « Canadairs » ne peuvent voler.
Source : collection Alain Bertolo
… 5 jours plus tard… Il neige à moins de 200 mètres d’altitude… et le grand pré de Levens pourrait se transformer en piste de ski de fond… 10 centimètres de neige rendent difficile la circulation dans les cols de Braus, Brouis, l’arrière-pays grassois et mentonnais. Ce n’est plus le feu mais de nombreux éboulements qui obligent la fermeture de la moyenne corniche. Et les interventions pour secours à victimes sont nombreuses en raison de l’état des chaussées gelées comme à Eze, où après une collision entre deux poids-lourds, les sapeurs-pompiers entament à 5 h. du matin, une désincarcération de plus d’une heure pour dégager l’un des conducteurs gravement blessé.
Année particulière que 1981 pour les sapeurs-pompiers des Alpes-Maritimes, une année qui mériterait peut-être une narration plus illustrée dans notre brève d’info.
Jugez plutôt : Un commencement d’année « en flammes » avec 1700 hectares dévorés en moins d’une semaine début janvier… une poursuite des incendies d’espace naturel durant tout le premier trimestre en raison d’une sécheresse persistante. Une reprise des feux dès le mois de mai et jusqu’à la fin de l’été où la toute nouvelle Unité d’intervention départementale des SP des Alpes-Maritimes fera merveille.
Source : collection Alain Bertolo
Mais aussi…
« Le coup de Sirocco » des 21 et 22 septembre avec, par exemple, un arbre déraciné en plein Nice provoquant l’écrasement de trois voitures puis les inondations terribles avec les crues des fleuves Var et Paillons du samedi 26 septembre mettant à rude épreuve personnel et matériel… sans oublier le mois de novembre le plus sec du département depuis 1946… avant un décembre tumultueux que nous venons brièvement d’évoquer.
Une année marquée par la perte de l’un des nôtres le 14 mars 1981 sur le feu de forêts de Saint Blaise. Victime d’un malaise, André COL, pompier volontaire niçois âgé de 38 ans et père de trois enfants devait succomber malgré les soins immédiats apportés par ses camarades et le concours de l’hélicoptère de la sécurité civile.
… Et, partis en train spécial depuis le 16 décembre, 28 pompiers maralpins œuvraient en Gironde inondée…
Alain Bertolo
21 décembre 2021

Cette page d’histoire d’avril 2025 nous ramène dans le passé de quelques 150 années.

