Japon - Situation et risques sanitaires.

Publié le 22 mars 2011

Le Japon est confronté à une crise nucléaire majeure, après le séisme de magnitude 9 et le tsunami dévastateur, qui ont frappé le Nord-Est du pays. Depuis le 11 mars, la Centrale accidentée de Fukushima a produit et continue de produire des rejets radioactifs dans l’atmosphère.
Dans ce cadre, la Direction générale de la Santé du Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, vient de publier une série de questions-réponses liées à la situation et aux éventuelles risques sanitaires qui en résultent en métropole et dans les territoires d’outre-mer.

Risques sanitaires

- Existe-t-il un risque pour la santé publique lié aux retombées radioactives au-delà du Japon ?

Les informations disponibles à ce jour ne conduisent pas à identifier un risque pour la santé publique en dehors du Japon (zone de Fukushima).
Le risque pour la santé au-delà du Japon va dépendre de la quantité d’éléments radioactifs rejetés dans l’atmosphère et des conditions météorologiques (direction du vent, vitesse, pluie...). Du fait de la dispersion atmosphérique et des précipitations éventuelles, la concentration en matière radioactive contenue dans l’air diminue avec la distance.
Aujourd’hui aucune balise mesurant la radioactivité dans l’hémisphère nord (sauf le Japon) n’a détecté de niveau de radioactivité supérieure à celui de la radioactivité naturelle.
Les mesures de radioactivité sur le territoire français sont consultables et actualisées régulièrement sur le site internet www.irsn.fr

- L’Europe et la France métropolitaine pourraient-elles être touchées par le panache radioactif ?

Plusieurs rejets radioactifs, issus des réacteurs de la centrale de Fukushima Daichii, ont eu lieu ces derniers jours. Tous les services météorologiques sont en état d’alerte et s’informent mutuellement. Le déplacement des masses d’air du Japon vers les autres pays est suivi avec beaucoup d’attention. Ces masses d’air circuleront principalement dans l’hémisphère nord, puisqu’il y a peu d’échange de masses d’air entre les hémisphères nord et sud. En raison de la distance qui sépare le Japon et la France, les particules radioactives seront diluées au cours de leur transport et se retrouveront à des concentrations beaucoup plus faibles que lors de leur émission. Les rejets actuels ne devraient donc pas entraîner de concentrations conséquentes sur la France. La France dispose d’un réseau de surveillance de l’environnement qui permet de détecter instantanément l’augmentation de la radioactivité dans l’air, et de mesurer avec un certain délai la composition du nuage. Le système de surveillance de l’environnement est géré par l’IRSN qui met à disposition du public ses mesures sur son site internet.

http://www.environnement.irsn.fr

La France métropolitaine se situe à environ 10 000 km du Japon. Même si un panache parvenait jusqu’à nous, on ne noterait qu’une très faible augmentation de la radioactivité ambiante, ce qui ne justifierait absolument pas la prise de comprimés d’iode.

- Je dois ou j’ai prévu de partir au Japon. Que dois-je faire ?

Vous trouverez des informations sur le site du Ministère des affaires étrangères :

www.diplomatie.gouv.fr

Il convient de rappeler qu’il est fortement déconseillé de partir au Japon compte tenu des
risques que vous pourriez rencontrer sur place.
S’il vous est impossible de reporter votre voyage :


- il ne faut pas ingérer de comprimé d’iode avant votre départ

- vous devrez vous conformer aux recommandations sanitaires émises par les autorités du Japon, lesquelles pourraient être amenées à recommander l’administration de tels comprimés.

En cas de nécessité, vous pourrez vous procurer des comprimés d’iode à l’Ambassade de France, ainsi qu’auprès des autorités locales. Avant votre départ, il est recommandé de vous signaler auprès de l’ambassade de France au Japon.

- Je suis au Japon. Que dois-je faire ?

Les autorités publiques japonaises définissent un périmètre de sécurité autour du site de Fukushima dépendant, entre autres, du degré de radioactivité dans l’atmosphère et des conditions météorologiques.

Vous devez en priorité suivre les recommandations des autorités japonaises (mise à l’abri/confinement, éventuellement prise d’iode...). En cas de confinement, vous ne devez pas sortir et calfeutrer les fenêtres. Les masques disponibles sur le marché ne vous protègeront pas suffisamment en cas d’irradiation importante.

- Je suis au Japon. Quels sont les risques pour la santé du fait des rejets des centrales de Fukushima ?

Nous ne pouvons faire des pronostics qu’à la lumière des connaissances acquises par les scientifiques sur les rejets depuis l’accident de Tchernobyl.

On peut distinguer 3 situations :

1. la situation des personnes qui interviennent dans les centrales. Aucun français n’est concerné à ce jour.

2. La deuxième situation est celle des populations situées à proximité de la centrale (une zone comprise dans un rayon de 60 km autour de la centrale de Fukushima). Pour celles-ci, il n’y aura pas de symptômes immédiats mais une augmentation du risque de développer des cancers propres à ce type d’exposition.

3. La troisième situation concerne la population régionale soumise au passage du panache très large et moins concentré. Celle-ci reçoit ou peut recevoir des doses extrêmement faibles. Dans ce dernier cas, les risques sur la santé sont très limités à ce stade.

Les autorités japonaises prennent toutes les mesures nécessaires pour limiter l’exposition des populations (évacuation, confinement). Il convient donc de les respecter strictement. Les autorités françaises recommandent aux ressortissants français de s’éloigner de la zone de Tokyo vers le sud, s’ils en ont la possibilité.

- Je reviens du Japon. Dois-je prendre des comprimés d’iode ?

Compte tenu des informations dont nous disposons actuellement et des éléments précédents, la prise d’iode n’est pas nécessaire à votre arrivée en France.

L’administration d’iode est efficace uniquement si elle intervient dans l’heure qui précède l’exposition et au plus tard 24 heures après l’exposition. La prise d’iode à l’arrivée en France n’est pas justifiée.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site www.asn.fr ou www.risques.gouv.fr

- Je reviens du Japon. Que dois-je faire si je crains d’avoir été exposé ?

Les personnes ayant séjourné au Japon sont susceptibles d’avoir été exposées à des rayonnements ionisants, en fonction de la date et du lieu de leur séjour par rapport à la centrale de Fukushima.

Pour celles revenant du Japon ayant séjourné dans une zone comprise dans un rayon de 60 km autour de la centrale de Fukushima, un examen anthroporadiométrique est proposé. Il permet de vérifier l’absence de contamination ou, dans le cas contraire, d’en évaluer le niveau. L’examen doit être prioritairement proposé aux enfants, aux femmes enceintes et aux femmes allaitantes, afin de vérifier si la personne a été exposée.

Pour les autres personnes, il n’est pas nécessaire de prévoir une prise en charge particulière.

L’examen anthroporadiométrique sera réalisé, selon les indications, par l’IRSN pour vérifier l’absence de contamination ou, dans le cas contraire, en évaluer le niveau.

Cet examen ne nécessite pas d’être réalisé en urgence. Il peut être envisagé dans les jours qui suivent l’arrivée en France.

Une fois cet examen réalisé et compte tenu du délai d’obtention des résultats, le laboratoire de l’IRSN contactera les personnes concernées dans les jours qui suivront l’examen et leur indiquera la marche à suivre pour un suivi médical, si cela s’avère nécessaire.

- Pourquoi ne m’a-t-on pas fait un contrôle avec un compteur Geiger ?

Cet appareil ne permet de détecter la radioactivité que dans l’environnement et en surface.Il ne permet pas de mesurer la dose reçue par une personne suite à une exposition à des rayonnements ionisants. Cet appareil n’est donc pas utile pour dépister les personnes de retour du Japon.

- J’habite dans les territoires d’outre-mer. Ai-je des raisons de m’inquiéter ?

La métropole et les territoires ultra-marins, en particulier les collectivités d’outre-mer situées dans l’océan Pacifique (Wallis-et-Futuna, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française) ou Atlantique (Saint Pierre et Miquelon), sont très éloignés du lieu de l’accident.

Pour rappel, du fait de la dispersion atmosphérique et des précipitations éventuelles, la concentration en matières radioactives contenues dans l’air diminue avec la distance parcourue par le nuage. De plus, les échanges atmosphériques entre les hémisphères nord et sud sont très limités. Les risques sanitaires sont évalués en permanence par les autorités sanitaires locales et nationales.

- Etant donnée la situation actuelle au Japon, comptez-vous organiser la distribution de l’iode en outre-mer ?

Compte tenu de l’évolution de la situation au Japon, de l’éloignement, et des délais d’acheminent, le gouvernement a décidé d’envoyer à compter d’aujourd’hui des comprimés d’iode à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à Wallis et Futuna. En effet, la métropole dispose aujourd’hui de réserves de comprimés d’iode, ce qui n’est pas le cas des territoires Outre-mer. Afin de placer ces derniers au même niveau que la métropole, la décision a donc été prise de les approvisionner, sans qu’il y ait besoin d’organiser une distribution à la population à ce jour. A ce stade, il faut rappeler qu’il n’y pas de risque de contamination pour ces territoires. Ce risque, qui dépend d’une part des rejets au Japon et d’autre part des déplacements atmosphériques, est suivi en temps réel par le réseau de surveillance de l’IRSN.

La probabilité pour qu’un nuage radioactif issu de la centrale japonaise atteigne le territoire national, tant en métropole qu’en outre-mer, et conduise à une telle dose est extrêmement faible, voire nulle. Les risques sanitaires sont évalués en permanence par les autorités sanitaires locales et nationales.

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