Solidarité. SPAI en Equateur.

Publié le 23 août 2011

Pour sa deuxième mission en Equateur, l’équipe SPAI étaitbasée sur la ville de Guayaquil. Une missioni nternationale avec denombreux chefs de fédération de pays Sud-américains.

25 places furent réservées à l’Equateur ; autant aux autres pays.

Lots de sauvetage offerts par SPAI aux sapeurs-pompiers équatoriens.

- Premier objectif :travailler avec le LSPCC (lot de sauvetage et de protection contre les chutes).

SPAI est arrivé en Equateur avec douze lots de ce matériel spécifiquement français et avec lequel les pompiers travaillent pour sauver des vies dans les immeubles ou les excavations, et procéder à des reconnaissances dans les mêmes conditions.

Ce matériel est utilisé par les équipes de base sans nécessité de spécialisation comme le GRIMP. Les lots ont été fournis par la société COURANT.

- Second objectif : connaitre et combattre les risques du feu.

Le pompier du 21ème siècle doit connaître les techniques pour se mettre en sécurité et lutter contre le « backdraft, flash-over, roll-over ». Pour améliorer la formation, la société COURANT a offert des lances permettant de respecter les règles de lutte.

- Troisième objectif : être sensibilisé aux techniques de reconnaissance de longue durée au moyen de matériel adapté. Là encore, la société Courant a mis à disposition le matériel spécifique pour assurer cette mission dans de bonnes conditions.

L’équipe était composée de : José TUMMEO, Nicolas LENOGUE, Frédéric RONZIER, Vincent WERMEISTER, Nicolas DUMASDELOGE, Fabien CAMBRESY, Eric BROCARDI, Marc MARECHAL.

Jour 1 :

« Les sacs a peine récupérés sur les tapis de l’aéroport de Guayaquil que nous étions déjà accueillis par ceux que nous avions laissé 9 mois plus tôt à Azogues.

Au delà d’un signe de reconnaissance, une preuve d’amitié.

La formation se fera sous la chaleur et l’humidité. Nous imaginons "l’enfer" que nous allons vivre sur le plateau technique de l Académie des pompiers de Guayaquil où les seules zones d’ombres existantes sont celles des hommes eux-mêmes ...

Et la formation correspond à la température : accidents thermiques et manœuvres avec le lot de sauvetage et de protection contre les chutes à l’extérieur.

Tenues de feu, équipement complet, mises a feux, approches des flammes ... Les formateurs et stagiaires seront soumis à rude épreuve....

Le site d’entrainement : les bomberos en manoeuvre.

Pourtant d’ après Julio Jalon (notre correspondant sur place et chef de centre) : " là c’est l’hiver !... Les températures sont en dessous de 30•... et au dessus de 27•..."... de quoi nous rafraîchir l’esprit.
Après avoir fait le tour des casernes,on se redirige vers l’hôtel pour faire le point sur la formation et notre approche pédagogique.

Débat d’idées concentrées dans la chambre 311 sur les techniques à adopter... Arbitre par le commandant Maréchal qui fera foi de son expérience passée.

Jour 3

Dans ce genre de missions, SPAI a pour habitude de se préparer à des changements de situation de dernière minute.

Mais lorsqu’on est accueilli dans l’enceinte de l’Académie des Bomberos de Guayaquil, on peut constater que le déroulé de la formation se passe comme prévu.
Introduit par un protocole ponctué par l’hymne national Equatorien repris en coeur par l’assemblée, le directeur de l’école et notre Président, José Tumméo, ont rappelé l’importance de notre venue et le bien-fondé d’une telle coopération.

Dans l’esprit de la continuité qui lui est chère, SPAI fera ce qu’elle sait de mieux faire : transmettre un savoir faire dans un esprit pédagogique alliant efficacité et bon état d’esprit. Il n’en tient qu’aux formateurs de dynamiser ces 40 stagiaires.

Chose faite dès le premier jour avec deux groupes de stagiaires (un groupe de sauvetage et de protection contre les chutes et un groupe consacré aux risques thermiques) : avec une alternance des cours théoriques pratiques (boîte à feux pour démonstration des phénomènes thermiques) puis respect de la pause "sacrée" pour tous...

Le rythme est donné. Les stagiaires n’ont qu’à suivre les explications et se

mettre à la tâche.

Colombie, Argentine, Equateur.... une population de stagiaires très cosmopolite
pour le plaisir de tous : échanges et enrichissement des expériences de chacun en fonction des pays. C’est ça aussi SPAI.

Pour le groupe incendie, la journée s’est articulée de la manière suivante :

- présentation des accidents thermiques,
-conduite à tenir au niveau des portes lance,
-mise en pratique de l’ouverture de portes.

Possédant des connaissances générales sur l’ensemble des méthodes d’extinction, les formateurs sont rentrés dans les détails de la lecture du feu face à un sinistre. Il en va de la sécurité des intervenants.

Les boîtes à feux démontrant les risques de Flash-Over et de Backdraft ont étonné bon nombre des stagiaires.

Dans certains pays d’Amérique du sud, on ne cherche pas à détecter les signes précurseurs de tels risques.

Il était temps alors d’intervenir avec des principes simples et efficaces :le toucher des ouvertures, le refroidissement des portes, les projections au plafond par impulsion.

Pour le groupe LSPCC (lot de sauvetage et de protection contre les chutes), la journée s’est articulée de la manière suivante :
- présentation du LSPCC
- présentation des 4 manoeuvres matériel est totalement nouveau pour les stagiaires

Certains pays jusqu’à présent utilisent des cordes de 6 à 15 mètres avec un "8" descendeur et évoluent seule (la notion de binôme étant inexistante)...techniques juste pour "se" sauver.

Le site d’entrainement : les techniques françaises enseignées au groupe LSPCC.

Le concept est donc nouveau et la notion de mise en sécurité du personnel et des victimes (notion pro-européenne) s’installe dans les consciences de tous.

La journée s’achèvera avec une impression très positive de l’ensemble des formateurs sur la prestation des stagiaires.

La mise à feu des modules présents sur le site aura permis d’apprécier l’attitude et le savoir-faire des "bomberos".

Jour 4

Après une lecture du feu suivie de la visualisation du roll-over en réel, les stagiaires ont pu effectuer un travail complet à la lance :position de survie si apparition du flas-over entre autre.
Il s’en est suivi un rappel sur le TOOTEM : Toucher, Observer-Ouvrir, Tester, Engagement Minimum

Ces techniques étaient inconnues pour beaucoup et ont permis de mettre l’accent sur la notion de sécurité en expliquant la position de survie, en cas de risque de flash-over.

L’après-midi fut le théâtre des exercices finaux de synthèse des deux jours, mise en situation en caissons enflammés :TOOTEM et techniques du pulsing
(3 ouvertures brèves et rapides de la lance en jet diffusé d’attaque avant pénétration) intégrant les techniques de progression à l’intérieur d’un local embrasé : un binôme d’observation et un binôme à la lance.

Le site d’entrainement : Les bomberos en situation dans un local embrasé.

Résultats :tous ont été convaincus par les techniques de protection pour le binôme et l’utilisation rationnelle de la quantité d’eau par rapport au

Le feu, dans les pays d’Amérique du Sud, a une notion mystique : éteindre le feu en sa totalité, quelque soit la quantité d’eau utilisée. Alors queles européens essaient de limiter la quantité pour éviter les dégâts annexes.

En Equateur et pays limitrophes, pour un feu d’habitation classique, les bomberos utilisent 4 à 5 camions de 5000 litres (1250 galons).

Sur le terrain, les formateurs SPAI ont prouvé que l’utilisation de seulement 500 galons permettait de couvrir la même superficie, sinon plus.
Le paradoxe est que les pays d’Amérique du Sud ont un réseau hydraulique très faible pour une importante utilisation d’eau...

2 jours de formation paraissaient court...compte tenu du thème.... surtout à l’écoute des longs échanges et expériences de chacun sur ces types de phénomènes connus partout dans le monde.
En constatant que l’on peut utiliser aussi peu d’eau sur un sinistre, les formateurs SPAI ont conduit les bomberos à réfléchir çà leur pratique.

SPAI a donc rempli une partie de sa mission : transmettre le savoir français à l’extérieur de ses frontières et ayant des conséquences multiples à l’heure où les éléments naturels comme l’eau sont de plus en plus rares.


Pendant ce temps en centre ville de Guayaquil, l’équipe SPAI de LSPCC a procédé à une mise en situation dans un immeuble désaffecté de 7 étages. Sous les regards de la population ébaillie par les sauvetages à l’extérieur, l es formateurs ont su mettre les stagiaires dans des conditions particulières : évolution dans la pénombre pour trouver les points de fixe et extraire les victimes depuis le dernier étage...et 4 sauvetages en quasi-simultanés...

Des chauves-souris se sont jointes à la manoeuvre pour rajouter de l’adrénaline sur le site.
Ce n’était pas la scène mythique des oiseaux d’Hitchcock mais cela a permis de rajouter de l’engouement aux manipulations.

Après seulement deux jours de formation, le résultat fut plus que satisfaisant, et les "bomberos" ne quittent plus leur "Sac Cross" de sauvetage.

Eric BROCARDI

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